Les 200 travailleurs de l'Entreprise des travaux de viabilisation et d'aménagement (VRD Plus) de Boumerdès ne décolèrent pas. Hier, ils ont poursuivi leur mouvement de grève (entamé il y a quinze jours) en observant un rassemblement devant le siège de leur direction pour exiger le paiement de leurs salaires des quatre derniers mois. Les grévistes ont déployé deux banderoles à l'entrée de leur entreprise sur lesquelles ils ont mentionné les raisons de leur présence au niveau dudit endroit. «Nous avons passé quinze jours ici, mais aucun responsable n'a daigné répondre à notre revendication et mettre fin à notre calvaire», se désolent certains ouvriers avec beaucoup d'amertume. Avant d'ajouter : «Nous ne pouvons plus tenir… La plupart d'entre nous n'ont même pas de quoi prendre un café… mais à défaut de régler notre problème, nos responsables font tout pour casser notre mouvement». «Les travailleurs précisent : «le directeur de notre entreprise et nos responsables syndicaux nous ont demandé de suspendre notre mouvement de grève et de nous verser un mois de salaire dans dix jours. Mais nous avons refusé en exigeant des garanties écrites et le payement de la moitié de nos dus». Hier, les protestataires soulignaient qu'ils ne savent plus à quel saint se vouer pour faire valoir leurs droits. «Le directeur nous a signifié que les caisses de l'entreprise sont vides et que le seul moyen qui lui permettra de régler nos salaires reste le recouvrement des 15 millions de dinars de dettes contractées par le groupe EPLF, auquel nous étions affiliés avant notre transfert à Sogécor». Un argument qui, semble-t-il, n'a pas convaincu les grévistes qui menacent de recourir à la justice si aucune décision n'est prise dans le sens de répondre à leur revendication dans les jours qui viennent.