Alors que les températures augmentent, la menace de la légionellose refait invariablement surface. Périodiquement, cette «maladie de la climatisation» inquiète. Pourquoi revient-elle chaque année menacer nos poumons ? Quels sont ses modes de transmission ? Comment la traiter ? Pourquoi les systèmes de climatisation sont-ils les réservoirs idéaux pour ces bactéries ? La légionellose en 8 questions 1 - Qu'est-ce que la légionellose ?C'est une infection provoquée par une bactérie de la famille des Legionella. Elle peut prendre deux formes : Une forme banale ou fièvre de Pontiac qui provoque un syndrome grippal et une toux sèche pendant 2 à 5 jours ; Une forme plus grave, qui peut entraîner la mort dans 15 à 20 % des cas : la maladie du légionnaire 2 - Pourquoi l'avoir baptisée ainsi ?En 1976, les anciens combattants de la légion américaine se réunissaient en congrès à Philadelphie. Contaminés par le système de climatisation, une trentaine d'entre eux sont victimes d'une affection pulmonaire qui leur sera fatale. Un an plus tard, la bactérie Legionella pneumophilia est identifiée. 3 - Qui sont les personnes à risque ?Les personnes à risque sont celles dont le système immunitaire est fragile : les personnes âgées, les cancéreux, les diabétiques, les insuffisants respiratoires, etc. Les hommes sont près de trois fois plus touchés que les femmes. 4 - Quelles sont les modes de transmission ?Les contaminations se font par inhalation d'eau contaminée sous forme de fines gouttelettes ou d'aérosols. La contamination peut avoir lieu à l'occasion de douches mais pas seulement. En fonction des conditions climatiques, ces microgouttelettes peuvent se déplacer sur près de 2 km et survivre 2 heures à l'air. Ainsi, les tours aéro-réfrigérantes posées sur le toit des immeubles sont d'importants vecteurs de contamination, si elles sont mal entretenues. 5 - Quels en sont les symptômes ?Les symptômes sont similaires à ceux de la grippe dans un premier temps mais, en quelques jours, la fièvre s'élève et les douleurs musculaires vont croissant. L'infection est responsable d'une pneumonie évoluant parfois vers l'insuffisance respiratoire ou rénale, voire un état de choc. La forme banale guérit spontanément. Dans sa forme la plus grave, l'infection pulmonaire s'accompagne de toux, fièvre élevée et grande fatigue. Le temps d'incubation varie de deux à dix jours. 6 - Comment la traite-t-on ?Un traitement antibiotique permet un rétablissement total en trois semaines. Mais elle doit être traitée très rapidement car, chez certaines personnes, la légionellose peut être fatale. Les personnes âgées, les enfants et les immunodéprimés sont particulièrement exposés à cette infection. Le diagnostic peut être particulièrement grave si le système immunitaire est affaibli à cause d'autres maladies comme le sida, le cancer, le diabète ou par des traitements importants comme une chimiothérapie. Ces cas de légionellose sont donc particulièrement préoccupants lorsqu'ils apparaissent dans un établissement hospitalier. La mortalité peut atteindre 40 % chez les malades hospitalisés, et plus chez les immunodéprimés. 7 - Comment l'éviter ?Il est important de nettoyer régulièrement les canalisations d'eau, sanitaires, climatisation et tous les systèmes d'eau chaude. Le chlore ne suffit pas à éliminer les bactéries. 8 - Quelles sont les mesures de protection ?Installations défectueuses et entretien insuffisant sont les principaux responsables. Au premier rang des accusés, les tours aéro-réfrigérantes situées sur les toits des immeubles, utilisées dans les dispositifs à circuit ouvert. L'eau à refroidir est pulvérisée sur un support qui favorise les échanges thermiques par évaporation avec de l'air circulant à contre-courant. Constitué de gouttelettes, le panache émis par la tour véhicule des légionelles si le mauvais entretien et/ou la stagnation d'eau en ont favorisé la prolifération. Une tour aéro-réfrigérante peut être à l'origine de contamination à l'intérieur de l'établissement qui en est équipé ou à l'intérieur d'autres établissements situés à proximité (par pollution des prises d'air ou des ventilations) ou même de lieux de rassemblement de personnes à l'extérieur (arrêt de bus, quai, installations de sports et de loisirs...). La teneur en légionelles de l'eau se trouvant dans les réservoirs ne doit pas dépasser 1000 bactéries par litre.