Des milliers de pèlerins algériens se déplacent quotidiennement à l'aéroport international d'Alger à destination de La Mecque pour accomplir le traditionnel rituel de la Omra. Un flux important de personnes est constaté depuis plus d'une semaine à l'aéroport international d'Alger. Les voyageurs arrivent de toutes les régions du pays pour faire ce voyage. Outre les personnes âgées au nombre important, beaucoup d'entre eux se déplacent en famille pour accomplir ce rituel. Ces voyageurs ne sont malheureusement pas épargnés des retards énormes accusés par les compagnies aériennes. Une situation déplorable dénoncée aussi bien par les pèlerins que par les agences de voyages. «Il y a tous les jours des retards. Je ne me suis jamais déplacé à cet aéroport pour accompagner une délégation sans que je reste toute la journée à gérer des situations des plus paradoxales. Les retards sont constatés au niveau de l'enregistrement, l'embarquement et surtout au décollage des avions. C'est vraiment insupportable», nous dira un agent de voyages. «Le dernier retard énorme auquel j'ai assisté est celui de la compagnie syrienne. L'avion devait décoller vendredi à 15h mais n'a quitté l'aéroport qu'au lendemain à 6h du matin», a encore ajouté cet agent de voyages qui affirme qu'il ignore les raisons de ce retard. «Heureusement qu'ils ont bénéficié d'une prise en charge de la part de la compagnie. Ils ont rompu le jeûne à l'aéroport et mangé avant de monter dans l'avion, autrement ça aurait été un voyage insupportable», a-t-il ajouté. Les mêmes situations se répètent quotidiennement à l'aéroport où la prise en charge des voyageurs n'est pas du tout garantie. «Un vol de la compagnie nationale programmé jeudi après-midi n'a quitté l'aéroport que le lendemain à 15h. Les voyageurs sont restés coincés à la salle d'embarquement pendant plus de 24 heures. Ils n'ont eu droit ni à la bouffe, ni aux couvertures. C'est regrettable, on est au mois sacré et les gens jeûnent, il n'y a aucune raison de les laisser dans cette situation. Ils n'avaient même pas cette chance d'acheter de la bouffe car ils étaient à l'intérieur où il est interdit de quitter la salle», nous raconte un accompagnateur. Manque d'informations «Le comble dans cette histoire, c'est que les pèlerins n'ont même pas eu des explications sur les raisons du retard accusé. Ils sont restés collés à leurs chaises des heures durant. La seule information qui leur a été communiquée c'est le lendemain matin à propos de la programmation du vol», a-t-il encore ajouté. Une situation inhumaine qui suscite de multiples interrogations. En début d'après-midi d'hier, trois vols ont été programmés vers La Mecque. Le premier devait être assuré par la compagnie turque Turkish Airlines, le deuxième par la compagnie nationale Air Algérie et le troisième par Tunisia Air. Des retards ont été enregistrés à l'heure de l'enregistrement annonçant ainsi des retards certains pour les vols. Ce retard a été à l'origine d'une grande anarchie constatée aux guichets de l'aéroport. «Nous sommes arrivées à 10h à l'aéroport. Il est midi et l'enregistrement n'est toujours pas ouvert. Nous sommes en train d'attendre jusqu'à ce que le processus se mette en place», nous affirme une dame, venue avec sa belle-mère et son mari. Les escaliers de l'aéroport se sont transformés en chaises pour d'autres passagers qui ont fini l'enregistrement et attendent l'appel à l'embarquement. «Le vol est prévu à 13h30. Nous avons récupéré nos billets, nous sommes en train d'attendre l'embarquement», nous affirme une femme âgée, accompagnée de sa fille et de son mari. «Je suis fatiguée. Je me suis déplacée de Médéa à 8h. Je ne peux plus me mettre debout. Les chaises sont prises alors il n'y a que l'escalier pour se reposer un peu, le temps qu'ils nous appellent», a-t-elle ajouté. Une autre dame affirme qu'aucune annonce de retard n'a été encore faite par la compagnie. «Il est 12h30 et les choses s'annoncent normales. C'est vrai que l'appel devait être déjà fait pour l'embarquement mais nous espérons que tout se passera bien», a-t-elle espéré. Le flux des voyageurs sera plus intense durant les derniers jours du Ramadan, ce qui exige un minimum d'organisation et de ponctualité. Nos multiples tentatives de joindre le directeur de l'Office du hadj pour avoir des explications sont restées vaines.