L'Algérie a acheté 700 000 tonnes de blé de meunerie d'origine optionnelle au cours des deux derniers mois, indique le Conseil international des céréales. Cette opération d'importation s'est faite en pleine période de hausse des prix du blé sur le marché international, grimpant de 70%. En important en pleine période de flambée des prix, l'Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC) prouve que les besoins en blé tendre sont importants. Pourtant, en juillet, le directeur général de l'OAIC, Noureddine Kehal, avait affirmé que l'Algérie n'aura pas besoin de recourir à l'importation de blé dur et tendre pour la deuxième année consécutive. L'arrêt des importations, expliquera le même responsable, est le fruit du programme de développement, d'intensification et de soutien à cette filière amorcé depuis 3 ans. Outre les nouvelles commandes de blé meunier effectuées récemment, l'Algérie risque d'importer aussi du blé dur suite à la baisse de la récolte céréalière. Cette dernière sera, selon les prévisions, de 4,5 millions de tonnes contre 6,1 millions de tonnes l'an dernier. Et ce, malgré les assurances du premier responsable de l'OAIC qui évoque une bonne récolte pour le blé dur et tendre. Retour à la hausse de la facture d'importation Avec l'augmentation des cours mondiaux, la facture d'importation des céréales sera révisée une nouvelle fois à la hausse d'ici la fin de l'année alors que les prévisions portaient sur un recul de la facture d'un milliard de dollars pour 2010. Pour rappel, l'Algérie a importé au cours du 1er semestre 2010 un volume de 2,83 millions de tonnes de blé contre 3,27 millions de tonnes au cours de la même période de 2009. La valeur de ces importations a régressé pour se situer à 644,26 millions de dollars en 2010 contre 1,24 milliard de dollars au 1er semestre 2009. Le montant global des importations en blé dur et tendre est passé de 3,19 milliards de dollars en 2008 à 1,82 milliard au cours de l'exercice 2009, selon le Centre national de l'informatique et des statistiques relevant des douanes. Par ailleurs, la décision de taxer l'importation des céréales, prévu dans le cadre de la loi de finances 2010, risque de pénaliser les producteurs de pâtes alimentaires. Sachant que l'Algérien consomme annuellement une moyenne variant entre 180 et 200 kg de céréales (blé dur et tendre), la production locale en blé dur ne suffira pas pour couvrir les besoins de ces entreprises. Ce qui laisse présager une progression des prix des pâtes alimentaires dans les prochains mois. Et ce, malgré les promesses du directeur général de l'OAIC qui a promis le maintien des prix actuels des céréales pour la période 2010-2014. Un stock européen pour les pays de l'UE Au niveau international, des craintes persistent au sujet des résultats des moissons chez certains fournisseurs clés de l'hémisphère Nord, notamment pour le blé et l'orge dans la région Mer Noire. Ces craintes ont propulsé les prix des céréales à la hausse en juillet, note le Conseil international des céréales. Selon le même organisme, les cotations à l'exportation pour le blé de meunerie dans l'UE et la région Mer Noire ont grimpé de plus de 70 dollars la tonne environ, «en réponse à des rapports faisant état de pertes de rendement provoquées par la sécheresse dans certaines régions». Dans les pays de l'Union européenne, des appels sont lancés pour constituer un stock européen de réserve. Cet instrument répondrait aux besoins des utilisateurs qui, en période de forte volatilité, en déplorent l'absence.