L'Algérie continue d'importer de grosses quantités de blé de l'étranger, et ce, en dépit de sa bonne récolte céréalière cette année. Les besoins du pays de cette matière première essentielle sont de plus en plus importants. L'Office algérien des céréales (OAIC) s'est procuré un nouveau stock de blé tendre d'origine opérationnelle et ce, pour des embarquements en septembre prochain. Selon les traders européens , le coût d'achat et fret est de 214 dollars la tonne. L'origine de la marchandise sera vraisemblablement française, ont-ils ajouté. L'achat se décompose en 50 000 tonnes auprès de Bunge, 100 000 tonnes auprès de Toepfer, 150 000 tonnes auprès de Glencore et 200 000 tonnes auprès de Granit. Toutefois, certains disent douter qu'une telle quantité puisse être embarquée sur le seul mois de septembre. "Les chargements seront décalés sur octobre voire novembre", selon certains traders. Le dernier achat connu de l'Office algérien remonte à la mi-juin pour un volume annoncé de 150 000 tonnes pour des embarquements en juillet et août. Il aurait finalement été complété par l'achat de 200 000 tonnes supplémentaires à 224-224,50 dollars/tonne. A noter que notre pays a, toutefois, bénéficié de bonnes conditions météorologiques qui ont favorisé les semis et le développement des céréales et la production pourrait, cette année, augmenter à 4 millions de tonnes. Sur ce total, la production de blé tendre et blé dur pourrait atteindre 2,9 millions de tonnes, un niveau qui restera néanmoins inférieur aux besoins annuels de blé meunier du pays. Le prix du blé meunier évoluait ces dernières semaines sur le marché à terme européen. Ce qui a poussé les pays gros importateurs comme l'Algérie ou encore l'Egypte à vouloir s'approvisionner avant le redressement des cours . En tout cas, la crise économique mondiale pèse toujours sur les marchés. Pour leur part, les opérateurs craignent un ralentissement de la demande en céréales due notamment à une baisse de la consommation de viande. Mais seule la demande en blé de meunerie ne faiblit pas. Le récent repli des prix du blé a attiré quelques gros importateurs sur la scène internationale. L'Egypte a acheté 240 000 tonnes alors que la Syrie a acheté 250 000 tonnes. L'Algérie, quant à elle, avait lancé un appel d'offres pour la fourniture de 300 000 tonnes de blé livrables en mai et en juin. Les Russes ont raflé la totalité des marchés égyptien et syrien, grâce à des offres inférieures de 15 à 25 dollars à celles des Américains et des Européens. L'Algérie demeure parmi les plus grands importateurs de blé avec ses deux qualités dans la Méditerranée, notamment après que sa timide production durant l'année précédente ait contribué à la hausse de l'importation du blé, car elle a été estimée à 3 millions de tonnes, c'est-à-dire le double selon les statistiques présentées par les services des douanes. La France, les USA, le Canada, l'Argentine et l'Allemagne sont les principaux fournisseurs de l'Algérie en céréales notamment le blé, avec ses deux qualités.