Après la révision du code des marchés publics, la lutte contre la corruption sous toutes ses formes devra être renforcée par l'installation de l'observatoire national de lutte contre la corruption. Le réseau de lutte contre la corruption devra être renforcé aussi par la réhabilitation de la Cour des comptes afin de contrôler les dépenses publiques. La mise en place de mécanismes et de moyens de prévention a permis de divulguer un nombre considérable d'affaires de corruption, avait estimé en mars le ministre de la Justice, Tayeb Belaïz. Selon lui, le taux le plus élevé des délits de corruption est enregistré dans des affaires de dilapidation des biens par un fonctionnaire public avec 55,16% de crimes. La corruption des fonctionnaires publics a atteint 10,98% du taux global des crimes liés à ce fléau, selon le ministre, mettant en avant les mécanismes et lois adoptés par l'Etat qui ont contribué à la révélation des différentes affaires. En plus de la promulgation de la loi 06/01 du 20 février 2006 relative à la prévention et à la lutte contre la corruption et l'amendement du code des procédures pénales, des pôles spécialisés de lutte contre la corruption ont été mis en place et des formations ont été dispensées aux magistrats de jugement et d'instruction et les procureurs généraux dans ce domaine. En décembre 2009, le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a adressé une directive au gouvernement portant sur la lutte contre la corruption. Dans ladite directive, M. Bouteflika a instruit le Premier ministre d'intensifier la lutte contre la corruption par la mise en œuvre d'une batterie de mesures à caractère urgent et préventif, avait rapporté des quotidiens nationaux. Parmi les mesures énoncées figurait notamment la révision du code des marchés publics, la mise sous étroite surveillance des postes sensibles dans la Fonction publique, la surveillance des signes ostentatoires d'enrichissement et la systématisation de la déclaration de patrimoine. Le Président a instruit aussi le gouvernement de renouveler la composante de la cellule de traitement de l'information financière, de réactiver la Cour des comptes, l'inspection du travail et l'inspection de la Banque centrale. En exigeant du gouvernement et des pouvoirs publics une «mobilisation exceptionnelle», le Président a revendiqué des «résultats concrets» car il est question de «protéger le pays d'un fléau social qui met en péril l'équilibre de la société et compromet son développement». Certes, certaines directives ont été timidement appliquées, les autres tardent à voir le jour, ce qui compromet l'engagement d'une vraie lutte contre ce phénomène. Au niveau de l'Assemblée populaire nationale, M. Ziari avait exprimé la disposition de l'Assemblée à contribuer à la lutte contre la corruption. «L'APN est prête, dans le cadre de ses prérogatives, à aider les structures légales de lutte contre la corruption en mettant en place, dans le cas où il est nécessaire, des commissions d'enquête parlementaires.» Mais en réalité, les députés n'ont jusque-là contribué par aucune action dans ce sens.