Le réseau de lutte contre la corruption est renforcé par la réhabilitation de la Cour des comptes afin de contrôler les dépenses publiques, en attendant la mise en place prochainenement de « l'instance nationale de lutte contre la corruption » et « la révision du code des marchés publics ». Dressant ce constat, Tayeb Belaïz, ministre de la Justice, garde des Sceaux, qui intervenait à l'APN jeudi dernier, donne le chiffre de « 5575 personnes poursuivies et condamnées pour des affaires liées à la corruption durant la période s'étalant de 2006 à 2009 ». La mise en place de mécanismes et de moyens de prévention a permis de révéler un nombre considérable d'affaires de corruption, indiquera le ministre qui réaffirme la « ferme » volonté politique de l'Etat à lutter contre la corruption sous toutes ses formes. M. Belaïz parle de 930 personnes accusées dans des affaires de corruption qui ont été jugées en 2006, indiquant que ce nombre a augmenté en 2007 pour atteindre 1789 personnes, 1694 en 2008 et 1162 condamnées en 2009. D'autres dossiers liés à la corruption sont au stade des enquêtes préliminaires, affirmant que le taux le plus élevé des délits de corruption est enregistré dans des affaires de dilapidation des biens par un fonctionnaire public avec 55,16% de crimes, a souligné M. Belaïz. Par contre, le crime lié à « l'attribution d'avantages injustifiés dans les marchés publics » est de 11,37 % alors que la corruption des fonctionnaires publics a atteint 10,98 % du taux global des crimes liés à ce fléau, selon le ministre. Il a souligné que ce grand nombre a pu être révélé grâce aux mécanismes et lois adoptés par l'Etat, outre la promulgation de la loi de lutte contre la corruption et l'amendement du code des procédures pénales. Le ministre de la Justice a ajouté, en ce sens, que des pôles spécialisés de lutte contre la corruption ont été mis en place, outre la formation des magistrats de jugement et d'instruction et les procureurs généraux dans ce domaine.