Un attentat suicide contre un bureau de recrutement de l'armée irakienne a fait au moins 47 morts et 77 blessés mardi dans le centre de Baghdad, a annoncé le vice-ministre de la Santé, Khamis Al Saad, à deux semaines de la fin des missions de combat de l'US Army en Irak. Des sources au sein de la police et de l'armée ont avancé un bilan plus lourd - 52 morts et plus de 120 blessés - mais le ministre a souligné que ses chiffres semblaient définitifs. Il s'agit d'un des attentats les plus meurtriers à Baghdad depuis le début de l'année. Le 18 juillet, une attaque suicide contre des miliciens progouvernementaux qui venaient toucher leur solde avait fait 39 morts dans le sud-ouest de la ville. Le kamikaze a fait exploser sa charge mardi devant le centre de recrutement de la place Maïdan, installé dans ce qui était le ministère de la Défense du temps de Saddam Hussein, avant l'invasion de 2003. Selon une source militaire, il y avait peut-être deux kamikazes, une méthode habituellement utilisée par les islamistes sunnites d'Al Qaïda et leurs affiliés. La morgue de Baghdad a dit avoir reçu les restes de ce qui semble être un kamikaze à l'origine de l'attaque. Les recrues étaient très nombreuses, environ 250, sur la place au moment de l'explosion, a rapporté un témoin. «Nous faisions la queue, nous les jeunes recrues, et il y avait aussi avec nous des officiers et des policiers. Soudain, il y a eu l'explosion. Grâce à Dieu, je n'ai été blessé qu'à la main», a dit à Reuters Television l'une des victimes soignée à l'hôpital Al Karkh. Les tensions et l'incertitude politiques persistent en Irak où les deux principaux partis n'ont pas réussi à s'entendre sur la mise en place d'un nouveau gouvernement cinq mois après les élections législatives du 7 mars qui n'ont pas dégagé de net vainqueur. Le 7 août, deux ou trois explosions ont fait 45 morts dans un marché de Bassorah, dans le sud du pays. Le 10 mai, 125 personnes ont été tuées à travers le pays dans une série d'attaques attribuées à des militants liés à Al Qaïda.