Il s'agit de l'attaque la plus meurtrière en Irak depuis près d'un mois. Au moins 28 Irakiens, en majorité des policiers et des nouvelles recrues, ont été tués et 58 blessés hier dans un attentat suicide au vélo piégé contre une académie de police à Baghdad, déjà visée il y a trois mois. Il s'agit de l'attaque la plus meurtrière en Irak depuis près d'un mois. «Un kamikaze sur un vélo a actionné sa ceinture d'explosifs au milieu d'une foule devant l'académie de police, rue de Palestine à Baghdad», a indiqué une source policière. D'après des sources au sein des ministères de la Défense et de l'Intérieur, le bilan est d'au moins 28 morts et 58 blessés, en majorité des policiers et des nouvelles recrues qui faisaient la queue devant l'école pour leur formation. Les forces irakiennes de sécurité, police et armée, sont la cible privilégiée des insurgés et d'Al Qaîda. Plusieurs attentats suicide ont été perpétrés devant des académies de police où se pressaient de futures recrues. La rue de Palestine - théâtre de violences extrêmes en 2006 et 2007 - avait été fermée aux véhicules pour raisons de sécurité, avant d'être rouverte il y a près de six mois. L'entrée à l'académie ne peut se faire qu'à pied. Avant d'être autorisée à pénétrer dans son enceinte, toute personne doit se découvrir pour prouver qu'elle ne porte pas de charge explosive. Le 1er décembre, devant cette même académie, 15 personnes avaient été tuées et 45 blessées dans un double attentat. Un kamikaze avait fait détonner sa charge près d'une entrée de l'école. Quelques minutes plus tard, à une centaine de mètres de là, une voiture garée devant l'entrée du ministère des Ressources hydrauliques avait explosé. Et en août, 25 Irakiens, en majorité des futures recrues, avaient été tués dans un attentat suicide devant un centre de recrutement de la police dans la très instable province de Diyala, au nord-est de Baghdad. La situation en Irak est en voie de stabilisation mais les violences, essentiellement par le biais d'attentats et d'exécutions, restent quasi quotidiennes. Jeudi, dix Irakiens avaient été tués et 56 blessés dans un attentat à la camionnette piégée sur un marché au bétail au sud de Baghdad. L'attentat s'était produit dans la ville de Medhatiyah, près de Hilla, la capitale de la province de Babylone (120 km au sud de Baghdad). Il intervenait au lendemain d'une série d'attaques, dont des attentats suicide, visant la police et les milices luttant contre Al-Qaîda à Baghdad et Mossoul, qui avaient fait 11 morts et 33 blessés. Entièrement démantelées par les Américains après l'invasion de 2003, l'armée et la police irakiennes ont été reconstituées à partir de rien. La police dispose officiellement de 560.000 membres, l'armée de 260.000 soldats. Les autorités irakiennes assurent être prêtes à assurer l'ordre après le retrait des soldats américains, mais des inquiétudes persistent en raison des lacunes des forces de sécurité. Le président américain Barack Obama a annoncé le retrait du gros de ses troupes d'ici fin août 2010, pour y laisser une force de 35 à 50.000 hommes. Dans plusieurs des provinces relativement pacifiées, les forces irakiennes ont été efficacement soutenues par les quelque 100.000 membres des «Sahwa» (ex-rebelles sunnites) pour combattre Al-Qaîda.