Ce qui n'était au début qu'un simple conflit qui aurait pu être « circonscrit », comme ont estimé certains observateurs de la scène politique et sociale, s'est transformé au fil des jours et au gré des événements en véritable feuilleton de l'été. Le conflit qui a donc éclaté entre les villageois et les membres d'une association religieuse locale a vite pris des relents politiques. Si par exemple, deux partis de la mouvance islamiste se sont immiscés dans cette affaire, en l'occurrence le MSP et El Islah qui ont appelé les hautes autorités du pays à intervenir, tout en condamnant l‘attitude des villageois, mais sans toutefois faire du bruit car n'ayant aucune base au niveau de la wilaya de Tizi Ouzou, il est en revanche clair que cette affaire a conduit les deux frères ennemis, le RCD et le FFS à déterrer la hache de guerre. Ainsi les deux partis les plus implantés en Kabylie se sont mutuellement échangés des accusations et des amabilités par communiqués interposés. Le FFS qui a fait son entrée de jeu dans cette affaire en rendant public un communiqué dans lequel il a pris le parti de l'association religieuse d'Aghribs en condamnant fermement ce qu'il a appelé de « violation d'une procédure légale de construction d'une mosquée et la violence perpétrée contre la population de la commune des Aghribs », vient recevoir la réplique de son frère ennemi le RCD, en l'occurrence. Comme le FFS qui s'est exprimé via la fédération de Tizi Ouzou, le parti de Said Sadi a répondu via le bureau régional du RCD de Tizi Ouzou. En effet, dans un document rendu public avant-hier, le RCD a répondu à tous les partis qui pris position par rapport à cette affaire qu'il n'a pas hésité à descendre en flammes en leur rappelant leur passé de « scieurs de poteaux ». La réaction du RCD a été plus virulente envers le parti d'Aït Ahmed en l'accusant ouvertement de vouloir lancer une « tentative de reconstitution de Saint Egidio sur le dos des villageois d'Aghribs » et d'être un parti de « pseudo-socialistes ».