La commune de Berriane, située dans la wilaya de Ghardaïa, vit depuis mercredi dernier des scènes de violence inégalées. La situation risque de s'embraser vu la nature du problème et la tournure qu'a prise cette affaire. Deux partis politiques, en l'occurrence le FFS et le RCD, ont vite fait de réagir pour tirer d'un côté la sonnette d'alarme et de l'autre condamner l'intervention tardive des concernés pour la prise en charge de cette affaire. Les deux formations ont rappelé la genèse de l'affaire en s'arrêtant sur les points essentiels. Le RCD observe que la population de Berriane vit depuis mercredi dans un climat d'insurrection marqué par des violences et des affrontements. Ces violences, qui persistent encore, ont fait jusqu'ici, en sus des dégâts matériels jugés importants, un mort et plusieurs blessés. Ayant pris connaissance de ces faits déplorables et qu'il faudra sans doute décrypter politiquement, le RCD a dépêché dans la région une délégation composée de députés et de sénateurs. Ces derniers ont été instruits de tout mettre en œuvre pour aider au retour au calme et à la sérénité dans cette ville connue pour ces tribus et ses arouchs et également pour apporter leur soutien et leur assistance aux efforts déployés par les responsables de l'APC. Toutefois, le RCD s'interroge sur les instructions tardives du wali aux forces de l'ordre qui ne sont intervenues que jeudi à 4h, alors que les affrontements avaient commencé la veille à 22h et que les renforts de police étaient sur les lieux et donc prêts à intervenir dès 23h. Abondant dans le même sens, le parti d'Aït Ahmed regrette encore une fois le laisser-aller des autorités locales et leur lenteur dans la prise en charge de ce type de problème. « L'intervention très tardive des forces de l'ordre pourtant interpellées à temps par les services de la commune a fait que des forces occultes ont saisi cette opportunité pour envenimer la situation qui a effectivement tourné au drame puisqu'il y a eu un mort, des blessés et beaucoup de dégâts matériels », a souligné le FFS par la voie de son représentant à Ghardaïa. Celui-ci évoque l'inefficacité et le manque de sérieux et d'appréciation de la part des forces de l'ordre dont le siège est situé non loin du lieu de l'incident. Donc ce qui n'était qu'un chahut de gamins s'est transformé en un grave conflit opposant les arouchs du quartier dit mixte de Kef Hammouda, qui abrite les communautés mozabite et chaâmbie. De l'avis du FFS, une intervention à temps et une prise en charge réelle du problème auraient pu maintenir l'ordre public et éviter la dégénérescence du conflit. Face à cette situation, le FFS ne s'est pas empêché de poser une multitude de questions, notamment sur le rôle du wali ? Premier garant de la sécurité dans la région et seul responsable de la mise en place d'un plan de sécurité pour la protection des vies humaines et de leurs biens ainsi que sur les missions attribuées aux forces de l'ordre et plus particulièrement la police, la gendarmerie, les forces d'intervention rapide et les services secrets. « De tels événements peuvent surgir n'importe où, mais l'importance est de savoir agir avec sagesse et efficacité. A Ghardaïa, la gestion du conflit était catastrophique à tous les niveaux », a regretté le FFS qui demande l'ouverture d'une enquête en haut lieu pour déterminer les responsabilités de chacun.