Le Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC) semble accélérer sa démarche tendant à tenter d'internationaliser la situation sécuritaire au Sahel, avertissent des observateurs au fait de ce dossier. Cette organisation terroriste a tout intérêt à tenter d'obtenir l'intervention occidentale dans cette région, dans le but de faire oublier sa défaite, militaire et idéologique, en Algérie, et faire croire qu'elle avait raison de dire que les pouvoirs dans cette partie du monde «sont au service de l'Occident», expliquent ces observateurs qui s'expriment à l'occasion de l'annonce de la libération prochaine de deux otages espagnols. Le GSPC pourrait alors recruter parmi les «djihadistes» de la régiondu Sahel face aux difficultés rencontrées par cette organisation terroriste dans le recrutement en Algérie, ajoutent-ils. Le gouvernement espagnol a annoncé hier que les deux humanitaires espagnols enlevés en novembre dernier par le GSPC «(...) sont en route vers la liberté, mais nous ne pouvons pas faire davantage de commentaires avant qu'ils ne soient à 100% en sécurité», a déclaré un responsable du gouvernement. Le quotidien El Pais a annoncé, auparavant, que Roque Pascual et Albert Vilalta sont en route vers la frontière entre le Mali et le Burkina Faso où les attendent des représentants du gouvernement espagnol. Ceci est une heureuse issue à cette affaire puisque permettant de sauver la vie de deux êtres humains. Mais, elle a suscité, par ailleurs, des interrogations comme celles de savoir dans quelles circonstances ces libérations auraient lieu. D'autant plus que peu de temps avant, un membre du GSPC, détenu en Mauritanie, et dont le GSPC a exigé la libération en contrepartie de la libération des deux otages espagnols, a été transféré vers le Mali. Cette organisation terroriste ne pourrait, de cette façon, qu'être encouragée dans sa démarche criminelle, sanctionnée, auparavant, par la libération de deux de ses membres détenus au Mali, en contrepartie de la libération de l'otage français Pierre Camatte, et plus loin dans le temps, versement de rançons qui ont permis au GSPC d'acheter des armes et des munitions et de financer d'autres enlèvements. Les «émirs» du GSPC ont, avec la libération de ces deux otages espagnols, voulu enfoncer, politiquement, Nikolas Sarkozy devant l'opinion publique européenne, dont l'intervention soldée par le décès de l'autre otage français Michel Germaneau). Les éléments de katibat Tarek Ibn Ziad, affiliée au GSPC, dirigée par un certain Abdelhamid Abou Zeid, chargée des enlèvements d'Occidentaux et des demandes de rançons, parcourent des milliers de kilomètres dans le désert sahélien, nécessitant une logistique et des quantités de produits alimentaires, dont le financement est assuré par le vol de véhicules tout-terrains à des multinationales.