Les dix derniers jours de Ramadhan sont marqués par l'effervescence de centaines de croyants qui se consacrent à plus de prière et à plus d'invocation. Il y a ceux qui se rendent dans les mosquées pour le tahajud, prières au milieu de la nuit, et d'autres qui se rendent dans les mausolées de saints hommes. A chacun sa façon de terminer en beauté le mois sacré. Il est de coutume que les dix derniers jours de Ramadhan soient une occasion pour les pratiquants d'intensifier leurs prières. En plus des tarawih, une majorité des croyants réserve une partie de la nuit au tahajud. D'autres pratiques existent. La visite des tombeaux saints est une coutume toujours en vigueur. Héritée d'une tradition plusieurs fois centenaire, les mausolées sont investis en majorité par les femmes avant l'Aïd, particulièrement la nuit du Destin, qui correspond à la veille du 27e jour du mois sacré. Les personnes se rendant de jour comme de nuit aux mausolées ont une conviction. Elles pensent recevoir la baraka après la visite. Parmi les plus anciens et connus de ces mausolées, on peut citer celui de Sidi Abderrahmane Thaâlibi qui, pour les Algérois, est le saint patron de la ville. En descendant les escaliers menant au mausolée, on peut constater de par la propreté des lieux, l'importance qu'accordent les habitués à ce lieu. Située dans la basse-Casbah, le mausolée abrite en fait plusieurs tombeaux de savants et d'anciens dignitaires de la ville d'Alger. A l'intérieur de la coupole de Sidi Abderrahmane, une foule considérable est présente, les femmes en surnombre. Certaines tournent autour du tombeau, d'autres prient. Des hommes assis sur le côté droit récitent et psalmodient des sourates du Coran. En sortant des lieux, nous ne pouvons que nous étonner de l'écart existant dans une même croyance. «Personne n'est obligé de suivre la doctrine salafiste pour constater la différence de pratiques entre musulmans», affirme Mustapha, estimant que «dans les mausolées, beaucoup de choses non tolérées par les salafistes sont pratiquées». Le gardien des lieux, un certain Zoubir, la trentaine, indique de son côté que «la visite du mausolée doit respecter certains critères, et la zyara devrait être la récitation de la Fatiha seulement».