Le monde de la production de gaz risque d'être bouleversé dans les prochaines années si l'on se fie aux informations relatées par le quotidien économique français Les Echos. Deux phénomènes en sont à l'origine. D'abord la crise économique mondiale qui a ralenti la consommation. Il y a aussi les Américains redevenus de très grands producteurs mondiaux de gaz alors que tout le monde disait que leurs réserves s'épuisaient. «Des petits malins, producteurs indépendants, ont trouvé un moyen innovant pour extraire du gaz piégé dans des roches, du schiste ou dans du charbon à un coût acceptable», signale le quotidien économique. Ce qui se passe aujourd'hui dans le marché du gaz n'a pas été prévu. L'effondrement des prix tient à tous ces facteurs, mais aussi à l'existence de gisements de gaz non seulement en Russie, en Algérie ou dans le Golfe persique, mais chez tous les gros producteurs de charbon, comme par exemple les Américains, les Polonais ou les Chinois qui pourraient devenir producteurs de gaz. L'exploitation du charbon demeure problématique, notamment sur le plan environnemental, d'où son abondance. Les consommateurs français s'attendent déjà à une baisse des tarifs. GDF Suez renégocie actuellement ses contrats avec ses fournisseurs, a tenu à préciser Les Echos. Toutefois, la baisse des tarifs restera relative, selon la même source. Les prix continueront de grimper mais peut-être moins vite que prévu. Le prix du gaz dépend des contrats à long terme conclus entre les producteurs de gaz, comme les russes ou les Algériens et les sociétés de distribution comme GDG Suez. Il se trouve que ces prix suivaient ceux du pétrole. A cause des contrats long terme conclus sur des dizaines d'années afin d'éviter de trop grands yo-yo sur les prix, le marché libre a connu une chute des prix importante. La différence était telle l'an dernier que les distributeurs comme GDF Suez ont commencé à renégocier les contrats pour tenir compte de cette baisse. L'Algérie qui veut devenir le futur grand interlocuteur de la politique gazière de l'Union européenne devra tenir compte des ces données. L'Algérie se positionne aujourd'hui comme un important fournisseur de gaz naturel des pays du sud de l'Europe avec deux gazoducs reliant le pays à l'Espagne et à l'Italie. Il s'agit d'un nouveau gazoduc de 200 km, à savoir le gazoduc Medgaz reliant l'Algérie à l'Espagne, qui devrait être fonctionnel à la mi-2010 et qui aura une capacité de 8 milliards de m3 de gaz par an. L'Italie, quant à elle, devrait assister prochainement au lancement des travaux d'un nouveau gazoduc, le gazoduc Galsi dont la capacité annuelle atteindra également les 8 milliards de m3. L'ancien gazoduc Transmed, qui approvisionnait l'Italie via la Tunisie et la Sardaigne, devrait voir sa capacité actuelle de 27 milliards de m3 passer à 34 milliards de m3 d'ici la fin de l'année. L'Algérie pourrait exporter au total 62 milliards de m3 de gaz par an vers l'Europe au cours des cinq prochaines années, sachant que l'objectif de production tracé est celui d'atteindre les 80 milliards de m3 dans les prochaines années. L'Algérie, un fournisseur fiable Les pays de l'UE se sont fixés comme priorité de trouver d'autres fournisseurs de gaz naturel, la Russie n'étant plus un fournisseur aussi fiable que par le passé. La Russie et l'Ukraine (pays par lequel transite la majorité du gaz russe à destination de l'Europe) se livrent à des disputes jusqu'à une interruption temporaire des livraisons de gaz. Le président français Nicolas Sarkozy a demandé officiellement à l'Algérie de relier la Corse au gazoduc algéro-italien.