Telle est la question qui a été posée par les habitants de Tessala El Merdja. Annoncée en grande pompe, il y a quelques jours, la clinique ambulante installée par le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Djamel Ould Abbas, et devant «prodiguer des soins aux malades chroniques, aux femmes enceintes ou autres» a disparu. Sur les lieux, les citoyens sont outrés et révoltés par «l'entourloupe dont ils ont fait l'objet». «Le ministre de la Santé nous a promis que cette clinique ambulante. Il a pris la décision que la clinique ne bougera pas de sa place jusqu'à la réception d'un centre de santé devant être aménagé dans les sous-sol d'un immeuble», affirme un sexagénaire au visage accablé. «Le ministre qui était entouré des autorités nous a fait entendre que cette initiative a été prise pour mettre fin aux préoccupations des citoyens et à l'isolement dont ils souffrent», ajoute un autre habitant qui ne manqua pas de dénoncer «le louvoiement des autorités locales devant les malaises de toutes natures qu'ils subissent». Sur la question de la clinique ambulante, les citoyens s'interrogent sur le lieu où elle devait se trouver. «Nous avons fait le tour de la région et nous avons instruit des enfants et des personnes âgées pour la rechercher mais rien, la cabine a disparu au lendemain de la visite du ministre», affirment-ils. Dans notre visite aux garages devant faire office de centre de soins, nous sommes choqués par l'insalubrité. Des locaux envahis par les eaux usées dégageant des odeurs nauséabondes. Certains sont laissés ouverts. «Les jeunes s'y engouffrent la nuit pour y faire des choses que nous ne pouvons vous décrire», nous lance un citoyen. Sur les murs extérieurs de ces garages, une affiche y est collée et sur laquelle on peut lire : «Garage devant être utilisé comme centre de soins et dont les travaux débuteront le 14 septembre.» Les complaintes tombent en cascades. «Nous sommes obligés d'aller vers l'hôpital de Douéra pour un vaccin ou autres soins», a confié un autre citoyen sur un ton colérique, ajoutant que «nous sommes contraints d'attendre un mois pour un vaccin». Nous nous dirigeons vers la polyclinique située à proximité du marché de Tessala. Celle-ci, demeure insuffisante pour répondre à une population qui ne cesse de grandir. Elle était quasiment fermée. Sur place, un riverain affirme que «la clinique ne possède qu'un seul dentiste et une salle de soins. Elle est réellement en deçà de la demande». Et d'ajouter : «La bousculade est presque quotidienne et bien souvent les chamailleries se terminent par des rixes voire des bagarres entres citoyens à propos de l'accès aux soins.» Ici, les urgences de sont pas prises en charge. «Les employés de l'établissement se contentent d'orienter le patient vers un autre hôpital», affirme-t-on. Nous avons constaté également «qu'une partie de cette polyclinique est squattée». «C'est un employé qui y a trouvé refuge. Deux agents de sécurité se sont battus pour occuper une bâtisse adjacente à la polyclinique», a-t-on appris. Appel à l'intervention du ministre Les citoyens de Tessala El Merdja se sentent méprisés. «Nous ne mettons pas en doute la parole du ministre de la Santé. Mais, dans la réalité, on ne voit pas les résultats», soutiennent-ils. «Nous profitons de votre présence pour demander au ministre d'envoyer des personnes sur les lieux et constater que la clinique mobile qui nous était destinée a disparu au premier jour de sa mobilisation», lancent-ils offusqués.