Pour atténuer le rush des malades sur les hôpitaux, Djamel Ould Abbès mise sur les soins de proximité. Le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière a procédé hier, à Tessala El Merdja, à la mise en service de la première clinomobile offrant des soins de proximité, à Alger. Selon Ould Abbès, «cette clinomobile joue un très grand rôle en matière de santé dans la mesure où elle permet aux personnes ayant des difficultés d'accès de se faire soigner». Le ministre a précisé que «les données cliniques et préventives recueillies lors du passage de la clinomobile seront transmises à la structure avoisinante pour la continuité des soins». Alléger la pression dont font l'objet les hôpitaux, tel est l'objectif à long terme de cette opération, a estimé Ould Abbès, rappelant que la santé de proximité est l'un des axes prioritaires sur lequel a insisté dernièrement le président de la République, lors de l'audition consacrée au secteur de la santé. Le ministre a indiqué que cette clinomobile «prend en charge les consultations pré et post-natales, le suivi de la femme enceinte, la vaccination, le contrôle de la tension artérielle, ainsi que les maladies non transmissibles (des examens biologiques de base pour le diabète notamment)». «L'opération sera élargie à d'autres régions d'Alger et wilayas du pays», a promis le ministre de la Santé. Par ailleurs, au moment où les malades cancéreux sont dans le désarroi depuis plusieurs mois, à cause de la rupture de médicaments, Ould Abbès a carrément nié l'existence d'une quelconque pénurie, estimant que «ces produits sont disponibles». Il s'est contenté d'imputer le problème à «l'inexistence d'une culture du générique dans notre pays». De même, Ould Abbès a affirmé que le stock actuel de vaccins permet d'assurer les besoins de cinq mois, ajoutant que, souvent, la pénurie est exacerbée par des problèmes se trouvant dans les réseaux de distribution du vaccin». A vrai dire, les déclarations du premier responsable du secteur contrastent avec la réalité du terrain. Depuis plus de six mois, les cancéreux n'ont pas accès à la chimiothérapie au niveau de Centre Pierre-et-Marie-Curie (CPMC) d'Alger à cause de la rupture de médicaments, notamment l'Herceptin. Les malades cancéreux sont privés de chimiothérapie et de radiothérapie au niveau des quelques centres anticancéreux du pays. Face à cette situation insoutenable et à «l'indifférence» des pouvoirs publics, les malades menacent de sortir dans la rue pour dénoncer le «mépris» affiché par le ministère de la Santé. En Algérie, quelque 40 000 nouveaux cas de cancer sont enregistrés annuellement. Les insuffisances en matière de prise en charge demeurent criantes. Les programmes lancés ici et là sont, certes, ambitieux, mais leurs effets sur le terrain ne sont pas palpables. C'est le cas notamment du Plan national cancer lancé en juillet et qui comporte la réalisation de quinze centres anticancer (CAC) à travers les quinze wilayas du pays. Pour rappel, 286 milliards de dinars sont consacrés dans le cadre du prochain quinquennat à la santé, comme il est également prévu la construction de 1 000 structures sanitaires. A. B.