Le magistrat français chargé de l'enquête sur la mort des sept moines français de Tibéhirine, en Algérie en 1996 a repris ses interrogatoires jeudi, a-t-on appris de source judiciaire. Auditionné pour la seconde fois depuis le début de l'enquête, l'ancien ambassadeur de France en Algérie Michel Lévêque a maintenu sa déposition initiale de 2007. Il déclare n'avoir vu aucune trace de balle sur les têtes des moines, retrouvées sur une route le 30 mai 1996. Le reste des corps n'a jamais été retrouvé. Les sept moines français avaient été enlevés par des islamistes dans la nuit du 26 au 27 mars 1996 dans leur monastère de Tibéhirine, situé près de Médéa, à 100 km d'Alger, dans les montagnes de l'Atlas. La piste islamiste avait été initialement privilégiée, mais un nouveau témoin, le général François Buchwalter, attaché militaire à l'ambassade d'Alger en 1996, a livré une autre version en juin 2009, relançant l'affaire. Rapportant les propos d'un officier de l'armée algérienne, il a déclaré au juge d'instruction, Marc Trévidic, que les moines n'avaient pas été tués à l'arme blanche par les islamistes qui mais par balles, par les détenaient l'armée algérienne lors d'un assaut donné aux insurgés. Les autorités algériennes démentent cette version, mais le magistrat français a décidé de relancer la procédure en demandant l'été dernier la transmission de documents classés secret-défense.