A chaque rentrée scolaire, le livre pose problème aussi bien pour les parents d'élèves que pour les enseignants. Il est disponible au niveau de tous les établissements scolaires, mais en quantités insuffisantes ne pouvant répondre aux besoins de tous les apprenants, nous expliquent à l'unanimité des directeurs d'établissements scolaires qui se plaignent eux aussi de l'insuffisance des quantités fournies par l'office local chargé de la distribution du livre scolaire. «Il n'est toujours pas facile pour de très nombreux parents de fournir ce manuel à leurs enfants, notamment ceux de l'école primaire où le manque se fait le plus sentir», témoigne un directeur de lycée qui, lui-même, a dû recourir à certaines de ses connaissances pour se procurer les livres, toutes matières confondues, pour son enfant scolarisé en 5e année. Deux chefs d'établissements d'enseignement primaire nous expliquent que «l'insuffisance des livres est essentiellement liée aux énormes quantités distribuées aux élèves nécessiteux et aux enfants des enseignants, lesquels depuis quelques années bénéficient de l'octroi du manuel scolaire à titre gracieux». Par ailleurs, de nombreux libraires et commerçants de l'informel profitent de l'indisponibilité du livre pour le revendre à des prix exorbitants. Ce qui nous amène à nous demander de quel droit ces commerçants peuvent revendre une marchandise appartenant à l'école publique et soumise à des prix subventionnés par l'Etat, et surtout où ils se sont approvisionnés. Au niveau de certains points de vente, des livres de 4e année primaire, à titre d'exemple, vendus à l'école entre 140 et 220DA, sont proposés à pas moins de 250 DA. D'autres livres de mathématiques et de langue arabe de 3e année moyenne coûtant 285 DA sont cédés à 300 DA et plus. Pour ce qui est du cycle secondaire où les livres ne sont pas à la portée de tout apprenant, les manuels de maths, de sciences naturelles et de sciences physiques, vendus officiellement 300 DA sont proposés à des prix exorbitants. Les enseignants ne savent pas comment se comporter face aux élèves démunis de ces manuels sans lesquels il est impossible de faire assimiler les leçons.