Plusieurs bateaux de la ligne commerciale se trouvent chaque jour en rade au port d'Alger, en attendant qu'une place se dégage sur les quais. L'infrastructure donne l'impression de ne pas pouvoir faire face à la demande en matière d'accostage. Selon un responsable du port, cette situation est essentiellement due à l'instabilité sociale qui caractérise les relations de travail au sein de l'entreprise qui gère le port. Le port d'Alger et ses quais étouffent de plus en plus. Des bateaux de la ligne commerciale n'arrivent plus à désengorger le port malgré un investissement colossal des pouvoirs publics pour réguler un tant soit peu sa congestion, laquelle est due essentiellement au problème social. En somme, les 35 bateaux qui se devaient de sillonner le port de la capitale sont actuellement en rade au lieu de le combler et d'accoster normalement les quais du port de la capitale. Boudés par les sociétés en action, les quais ne sont pas à la hauteur de leurs attentes. Pis, certains responsables de bateaux se plaignent du manque d'accueil et surtout des défauts d'équipement, dans un décor qui ne cesse de caractériser le port commercial du pays, une perte économique incroyable pour l'Etat algérien est affichée. La période passée en rade par les bateaux commence à inquiéter sérieusement. Pourquoi les bateaux ne peuvent plus accoster ? C'est la question que bon nombre de personnes se posent aujourd'hui. Il faut dire que le problème est lié à un bras de fer qui oppose, depuis plus de deux mois, les 760 salariés de DP World El Djazaïr à la direction générale du port. Alors que les dockers réclament une hausse de salaires de plus de 20% en application à la convention de branches et de passer de 46 heures de travail hebdomadaire, la baisse du rythme de travail décidée par les travailleurs est derrière l'étouffement du port. C'est en fait le mystère qui caractérise l'issue du conflit social opposant les travailleurs à la direction de DP World El Djazaïr. Impossible de pouvoir accoster le port, alors que des sommes colossales sont chiffrées quotidiennement, au moment même où les armateurs se plaignent du fait que les porte-conteneurs passent la bonne majorité de leur temps en rade. Quelques compagnies ont enregistré une escale d'une quarantaine de jours alors que la moyenne a atteint une trentaine environ durant le mois de juillet dernier. Même constat amer au sein de l'UGTA, puisque la grève officieuse et partielle décidée par les dockers est venue pour contrecarrer les injonctions de cette dernière. «Dans un premier temps, il suffirait de faire des aménagements peu coûteux pour redonner vie à ce port qui a des atouts considérables», affirme un responsable du port, qui a requis l'anonymat. «Il est à préciser que les dockers revendiquent de revenir à l'ancien système prévalant avec l'Epal», ajoute-t-il. Selon lui, «l'arrivée de DP World à la tête de l'entreprise portuaire et la décision du gouvernement d'interdire le déchargement des marchandises non conteneurisées n'y ont rien changé. La congestion est due à l'instabilité sociale et à la période des vacances».