«Sur les 160 000 pèlerins qui ont effectué la omra, on dénombre moins de 50 personnes qui ont dénoncé certaines agences de voyages. Les problèmes évoqués sont dus essentiellement au transport aérien», a estimé hier Nadjah Boudjelloua, secrétaire général de la Fédération nationale des associations des agences de tourisme et de voyages (Fnat). Rencontré en marge de la célébration de la journée mondiale du tourisme, notre interlocuteur pointe du doigt «le transport aérien qui a été défaillant». Il évoque également les soucis d'hébergement. Interrogé sur le cas des désagréments causés aux hadjis par certaines agences, Hassen Kaddache, président de la Fnat, a précisé, de son côté, que «nous n'avons pas le nombre exact des agences qui sont concernées. Il n'y a pas eu d'écrit officiel transmis à ce jour à la Fédération». Toutefois, il a suggéré de donner l'occasion à ces agences de se défendre avant de décider de les sanctionner et surtout d'appliquer la loi 99-06 qui stipule les critères d'attribution d'agrément de voyages, mais aussi les sanctions prévues en cas de non respect des engagements vis-à-vis des voyageurs. De plus, il a cité l'existence de la commission nationale qui est seule habilitée d'émettre un avis sur une quelconque agence. La commission nationale, dont la Fnat est membre, est présidée par le représentant du ministre du tourisme et c'est à elle que «revient le droit de décider des sanctions», explique M. Kaddache. «La faute ne doit pas être imputée uniquement à l'agence, il faut aussi dénoncer le problème du transport aérien et l'accompagnement des pèlerins par l'office sur place ; c'est une responsabilité partagée», indique le président de la fédération. Pour sa part, M. Boudjelloua a souligné que «les sanctions qui ont été prises et annoncées sont contraires aux lois algériennes». Selon lui, les lois prévoient qu'il y ait déjà des plaintes déposées par les victimes. Sur cette base, les membres de la commission nationale examinent le dossier avant de décider. Par ailleurs, le ministre du Tourisme et de l'artisanat, Smaïl Mimoune, a affirmé hier avoir signé cinq rapports émanant des directeurs régionaux du tourisme, portant sur certaines agences ayant causé des désagréments aux hadjis. Il s'agit donc de cinq agences qui sont dans le collimateur, à savoir l'agence Nouria Voyages et Tourisme avec deux annexes à Alger et M'sila, Ennahda voyages à Alger et Echilia avec deux annexes à Batna et Oum El-Bouaghi. «En tant que responsable du secteur, je dois prendre des mesures, mais en parallèle, nous attendons le rapport de la commission nationale», précise-t-il. Le président de la Fnat regrette le fait qu'on pense que le tourisme ne fonctionnera en Algérie que si les agences de voyage sont professionnelles. «C'est une donnée totalement erronée», confie-t-il. L'agent de voyage n'est que le dernier maillon de la chaîne. Il y a d'autres éléments plus importants qui doivent d'abord être soutenus par l'Etat, tels que les infrastructures d'accueil, la sécurité et le transport. C'est à ce moment-là que l'agent peut apporter sa contribution. Nous avons un manque flagrant d'infrastructures. De ce fait, on ne dispose pas de moyens pour travailler», regrette-t-il, ajoutant que «l'Algérie pratique les tarifs les plus chers au monde en matière de transport, d'hébergement et de restauration, contrairement aux marocains ou aux tunisiens».