L'Espagne a tourné au ralenti, hier, après l'appel à une grève dans tout le pays lancé par les deux principaux syndicats, UGT et CCOO. L'objectif : protester contre la réforme du marché du travail engagée par le gouvernement pour réduire le déficit budgétaire. Cette grève générale, la première depuis l'arrivée au pouvoir du socialiste José Luis Rodriguez Zapatero et la cinquième dans l'histoire de la jeune démocratie, survient alors que le pays peine à sortir de la crise et qu'un actif sur cinq est au chômage. Elle aura valeur de test pour le premier ministre, qui ne devrait toutefois pas revenir sur les mesures d'austérité. Les deux principaux syndicats espagnols ont convoqué une grève générale, contre la réforme du marché du travail. Pour réduire les déficits publics, le gouvernement a décidé de baisser les salaires des fonctionnaires, de geler les retraites et de reculer l'âge de la retraite de 65 à 67 ans. Le premier ministre a aussi engagé une réforme du marché du travail, adoptée par le Parlement le 9 septembre, qui généralise un type de contrat à durée indéterminée donnant droit à moins d'indemnités de licenciement, introduit plus de flexibilité horaire dans les entreprises et facilite les licenciements économiques. Ces mesures ont été mises en place pour rendre le marché du travail plus compétitif alors que le taux de chômage en Espagne a explosé pendant la crise à plus de 20%, soit le double de la moyenne de l'Union européenne. Le gouvernement espérait ainsi donner quelques garanties au Fonds monétaire international (FMI) et aux agences de notation, qui avaient dégradé la note souveraine de l'Espagne, craignant une crise similaire à celle vécue par la Grèce. Les partenaires sociaux, de leur côté, se sont toujours opposés à cette réforme du droit du travail et reprochent au premier ministre d'avoir mené un virage «néolibéral».