Les syndicats de la fonction publique espagnole se sont mis en grève et ont manifesté hier pour protester contre les baisses de salaire prévues dans le cadre du plan d'austérité budgétaire du gouvernement. Ce mouvement est considéré comme une première épreuve de force avant une éventuelle grève générale si Madrid impose ses réformes. L'appel à la grève a été lancée pour protester contre la cure d'austérité budgétaire, qui prévoit notamment une réduction des salaires des fonctionnaires de 5% en moyenne à partir de juin et un gel de la plupart des pensions en 2011, alors que les multinationales et les grandes fortunes n'ont pas été concernées par ce plan de rigueur. L'objectif est de réduire de 15 milliards d'euros les dépenses publiques cette année et en 2011. Selon les deux principaux syndicats, UGT et CCOO, le mouvement est suivi par environ 75% des 2,6 millions de salariés, mais le ministère du Travail parle de 16%. La grève concerne l'administration, l'éducation et les hôpitaux, mais pas les transports. M. Zapatero a dit hier avoir subi des pressions de la part de l'UE, de Dominique Strauss-Kahn, DG du Fonds monétaire international (FMI) et même du président américain Barack Obama, qui le poussent à prendre des mesures d'urgence visant à réduire les salaires des travailleurs espagnols.