Le royaume marocain s'est conduit d'une manière "irrationnelle" avec l'Algérie, en particulier dans l'affaire d'Algériens expropriés de leurs terres agricoles dans les années 1970, a affirmé, jeudi à Alger, le président de la Commission nationale consultative de protection et de promotion des droits de l'homme (CNCPPDH), Me Farouk Ksentini. Le président de la CNCPPDH, qui intervenait à l'émission "Forum du jeudi" de la chaîne II de la Radio nationale, a affirmé que "le royaume du Maroc s'est comporté d'une manière irrationnelle avec l'Algérie, dans l'affaire de l'expropriation des terres agricoles de ressortissants algériens, dans les années 1970, en refusant d'indemniser les victimes au moment où dans d'autres cas, des ressortissants étrangers ont été indemnisés". C'est ainsi qu'il a plaidé pour des négociations entre les deux pays autour de cette question, appelant les autorités marocaines à "séparer cette affaire de la question du Sahara occidental". Il a également soulevé, dans ce contexte, la question du trafic de drogue qui, a-t-il dit, est en train de causer des "ravages" au sein de la jeunesse. "Il est impératif d'aller vers une solution dans ce dossier", a-t-il encore ajouté. Me Ksentini s'est interrogé, dans le même cadre, sur les raisons du "silence" observé par les pays européens dans le dossier du "trafic de drogue à partir du Maroc", estimant qu'"une levée de boucliers aurait été vite diligentée, si l'Algérie était à l'origine de ce trafic". S'agissant des allégations entretenues par des médias marocains autour de la "prétendue" arrestation de journalistes marocains en Algérie, le président de la CNCPPDH a souligné qu'il s'agit d'une campagne de presse diligentée contre l'Algérie pour "faire diversion des difficultés que connaît, ctuellement, la monarchie dans le dossier des droits de l'homme au Sahara occidental". "Des instances et des organisations internationales ont condamné le Maroc" pour ses agissements dans les territoires sahraouis occupés, a-t-il encore relevé. Appelant le Maroc à faire preuve de "rationalité" dans le conflit qui l'oppose au Front Polisario, Me Ksentini a souligné que "l'époque du colonialisme est révolue".