«Les événements du 5 octobre 1988 sont loin d'être un mouvement ou une révolte spontanée. Il faut savoir qu'il y a eu un cumul de crises à l'époque. Je cite les événements du Printemps berbère d'avril 1980, le mouvement de 1981, la révolte de Constantine et d'Oran. Ce sont ces révoltes et ce cumul et ras-le-bol qui ont conduit à la révolte du 5 octobre 1988. J'ajoute qu'à ce moment, il y a eu des fissures au sein du pouvoir, entre les conservateurs et les réformateurs, mais aussi au sein du FLN. C'est grâce au 5 octobre 1988 que notre pays a tourné la page du tout unique. Je rends un vibrant hommage aux sacrifices des jeunes, grâce auxquels les partis et les médias existent. Nous sommes malheureusement une société oublieuse car sans le sacrifice de nos jeunes et le 5 octobre, nous serions toujours dans le tout unique. Cette date, certains partis l'ont appellée un chahut de gamins ou encore une jacquerie sans lendemain. Ce qui est dommage par contre, c'est sa récupération par les islamistes avec la complicité du pouvoir de l'époque. Le pouvoir a préféré les islamistes au courant démocrate par peur d'une alternative qui allait mettre fin à 30 ans d'obscurantisme. D'ailleurs, les résultats de cette récupération sont apparus lors des élections de 1991 et la suite, tout le monde la connaît».