22 ans après son retrait définitif de la vie politique, le président Chadli Bendjedid refait une apparition spectaculaire sur la scène médiatique nationale. Les déclarations faites par Chadli Bendjedid à deux chercheurs nippons, et consignées dans une étude consacrée à l'Algérie publiée en 2009 dans le numéro 27 de The Journal of Sophia Asian Studies , ont eu l'effet d'une bombe, notamment auprès des défenseurs de la langue et la culture amazighs qui se sont empressés de crier au déni identitaire. Mais, hier, à la surprise générale, l'ex-chef de l'Etat a nié catégoriquement avoir été à l'origine de ces déclarations, estimant que les propos qui lui ont été attribués sont dénués de tout fondement. Dans un entretien exclusif accordé à notre confrère Echourouk El Youmi, M. Bendjedid affirme qu'il n'a jamais tenu pareils propos. Selon lui, tout ce qui a pu lui être attribué comme dires ici et à l'étranger ne correspond pas à la réalité. «Ce ne sont pas mes paroles», a-t-il indiqué, expliquant que «tout ce qu'on m'a fait dire n'est que tromperie, mensonge et déformation des vérités». Pour l'ex-chef de l'Etat, le fait de citer sa personne, qui plus est à la veille de la commémoration des événements du 5 octobre 1988, n'est pas un fait anodin ; cela s'interprète à ses yeux comme une sortie médiatique, pas du tout innocente, qui vise à ternir son image, celle de l'homme qui fut à l'origine des réformes démocratiques et du pluralisme politique. «Je connais très bien les parties qui ont répercuté ces informations, je connais aussi leurs objectifs et leur hostilité envers ma personne, et cela ne date pas d'hier», a-t-il déclaré en s'étonnant du «subit intérêt» que ses détracteurs portent à ses deux mandats présidentiels, évidemment pour transformer ses nombreuses réalisations en échecs. Très remonté contre la campagne de dénigrement dirigée contre sa personne, Chadli Bendjedid affirme que son histoire est connue de tous les Algériens, et que personne ne peut mettre en doute son «patriotisme» et son «nationalisme». Revenant aux sujets qui fâchent, Bendjedid refuse les amalgames, estimant que sa position sur l'amazighité est très claire. «Qu'y a-t-il de nouveau dans ma déclaration disant que l'Algérie est amazighe et qu'elle a été arabisée par l'Islam ? Je suis un amazigh que l'Islam a arabisé, et je reste sur cette position», a répété M. Bendjedid.