Pour son premier stage avec les Verts, qui s'est déroulé à l'hôtel militaire de Beni Messous, l'enfant prodigue sétifien Abdelmoumen Djabbou, 23 ans, est devenu la principale attraction des internationaux. Des joueurs comme Ghezzal, Mesbah ou Bougherra sont tombés sous le charme du jeune technicien qui a ébloui plus d'un lors de ce stage, grâce à sa technique très raffinée et son talent. Nous avons donc profité de cette présence pour lui poser des questions pour nos lecteurs. Peut-on dire que vous êtes aujourd'hui un homme heureux ? Comment ne pas l'être quand on sait que je viens de réaliser mon plus grand rêve d'enfance. J'avoue que cela fait longtemps que j'attendais ce moment. Vous ne pouvez pas imaginer la joie qui m'envahit. Je suis vraiment sur un nuage. Je dois cette sélection au coach Abdelhak Benchikha auquel je suis très reconnaissant. Je ferai tout pour mériter la confiance qu'il a placée en moi. Une sélection en équipe nationale représente un moment historique dans la carrière d'un footballeur. C'est un véritable honneur et fierté pour moi de pouvoir porter les couleurs de mon pays. Je ne vous cache pas que je suis encore sous le coup de l'émotion. Cependant, je ne vais pas dormir sur mes lauriers. Je ferai tout ce qui est en mon possible pour rester le plus longtemps parmi les Verts. C'est mon objectif principal. Il me reste du chemin à faire. Je suis jeune. J'essaye néanmoins de rester lucide, car je sais que le plus dur n'est pas de parvenir en sélection mais de s'y maintenir. Comment avez-vous trouvé l'ambiance au sein de l'équipe ? Excellente. Je ne vous cache pas que tout le monde m'a bien accueilli. Je dois vous dire ceci, je ne m'attendais pas à être convoqué à ce moment précis. D'après mes informations, si des changements allaient être apportés cela devait se faire après le match de Bangui. Sachez que j'avais même oublié que Benchikha allait rendre publique la liste des joueurs pour le match de la Centrafrique. Pour revenir à votre question, je connais quelques joueurs qui sont mes coéquipiers à l'Entente de Sétif, Lemouchia et Laifaoui, mais pas les professionnels, en dehors de Madjid Bougherra qui m'a parlé un jour au téléphone pour m'encourager. J'avais hautement apprécié ce geste. Aujourd'hui, je me retrouve aux côtés des Antar Yahia, Halliche, Bougherra, Belhadj. C'est un honneur et un plaisir pour moi. J'ai été très vite adopté par les joueurs qui ont facilité mon intégration au sein du groupe. Je suis même devenu leur coqueluche. C'est très encourageant. Parlez-nous des conditions du déroulement du stage de préparation du match contre la Centrafrique ? Excellent et super. On a travaillé dur avec le biquotidien instauré par le coach. Cela nous fait du bien. Les entraînements se sont déroulés dans une ambiance bon enfant et le coach se montrait très pointilleux sur les exercices à réaliser. Tout le monde l'a écouté avec attention et s'est donné du plaisir de travailler avec lui. C'est quelqu'un qui connaît parfaitement son travail et sait ce qu'il veut. N'oubliez pas que j'ai travaillé avec Benchikha en équipe nationale A' avec laquelle on avait décroché la qualification à la phase finale du CHAN 2011. Il connaît parfaitement mes capacités et sait comment m'utiliser au sein de cette équipe. Cette sélection en équipe nationale à quoi l'attribuez-vous ? Au travail d'abord, car sans le travail je ne serais pas arrivé là où je suis. Ensuite, il y a mon parcours personnel avec l'ESS en ligue des champions africaine qui m'a beaucoup aidé, car le niveau de cette compétition est très élevé. Je n'oublierai pas aussi mon passage à l'USMH qui a été très fructueux et décisif pour la relance de ma carrière. Après mon retour du FC Sion, j'avais temporisé avant de choisir ce club. Je suis très reconnaissant pour les Harrachis qui m'ont aidé et soutenu. A l'USMH, j'ai atteint le summum de ma forme. Je jouais à chaque fois à fond. J'avais retrouvé mes sensations et le plaisir de jouer. Ce n'est peut-être pas encore le cas aujourd'hui mais je sais que je ne suis pas loin de mon meilleur niveau. Cette sélection ne va pas me donner la grosse tête pour autant. Au contraire, je continuerai toujours à travailler d'arrache-pied pour essayer d'élever mon niveau. Il est vrai que je dois beaucoup à Benchikha pour sa confiance mais il était déjà question que je sois convoqué par Saâdane. Est-ce vous êtes sûr de décrocher une place de titulaire ? Je ferai tout pour être à la hauteur. Je tâcherai de faire mon boulot et de répondre aux attentes. Sincèrement, je ne pense pas à ça. J'aimerai bien faire partie de l'équipe, mais je ne fais pas de fixation. L'essentiel est d'être là avec le groupe pour vivre de merveilleux moments. Je saurais me montrer patient et je saisirais ma chance dès qu'elle se présentera à moi. Croyez-moi, je ne la lâcherais pas. Je suis encore jeune. J'ai tout le temps de m'imposer chez les Verts. Je ne veux pas brûler les étapes, chaque chose en son temps. On dit que les joueurs locaux ne sont pas à la hauteur pour jouer en équipe nationale. Etes-vous de cet avis ? C'est du n'importe quoi. Il y a dans le championnat local des joueurs de très bon niveau qui n'attendent que l'occasion pour faire valoir leur talent. Il suffit seulement qu'on leur fasse confiance. Les joueurs locaux ont, c'est vrai, des insuffisances, ce n'est pas pour cela qu'on va les mépriser. Il faut leur donner leur chance comme le fait maintenant Benchikha qui n'a pas hésité à rappeler Hadj Aïssa, Lemouchia et moi-même. C'est à nous de lui prouver qu'on mérite cette sélection. Il faut à mon avis arrêter de diaboliser les joueurs locaux. Des joueurs comme Tedjar et Naïli et autres Hachoud peuvent à l'avenir faire partie des Verts. Est-il vrai que vous avez été contacté par des clubs européens ? Oui, il y a le club allemand de Borussia Dortmund qui m'a contacté par le biais d'un manager. Le club m'avait même envoyé un maillot du club en guise de preuve. Je l'ai toujours chez moi. Ils étaient en contact permanent avec le manager. Les choses n'ont pas évolué, j'ai donc signé à Sétif où je me plais à merveille. Je ne ferme pas cette parenthèse, car les contacts sont en cours avec d'autres clubs. En Allemagne toujours ? Non, d'un peu partout. Je reçois des appels quotidiennement de la part de certains managers. J'attends mon heure pour me fixer. Maintenant que les portes de l'équipe nationale me sont ouvertes, j'aurais largement le temps de choisir le club qui sied à mon jeu et à mes ambitions. Je ne vais pas précipiter les choses. On a même évoqué un arrêt immédiat de votre carrière après votre retour du club suisse le FC Sion. C'est totalement vrai. A mon retour de Suisse, je ne m'étais pas entendu avec les dirigeants de l'ESS. Puis était tombée l'offre de l'USMH. Elle était venue à point nommé. Je suis allé en Suisse pour jouer et faire carrière mais le niveau là-bas est très modeste. C'est ce qui explique mon retour précipité de ce pays. Vos ambitions avec les Verts ? Rester le plus longtemps possible dans cette équipe, se qualifier à la CAN 2012 et décrocher un bon contrat professionnel en Europe.