Le secteur de l'éducation va mal. Les récurrentes grèves des différents syndicats pour apporter une amélioration des conditions de travail des professionnels de l'éducation et par ricochet celles des milliers d'élèves n'ont pas porté leur fruit. Et comme s'il fallait que chaque rentrée scolaire s'accompagne d'un problème, pour ne pas dire de plusieurs, celle de année brille par un phénomène : celui de la surcharge des classes. Dans certaines écoles, les élèves sont entassés par cinquantaine, voire soixantaine. Selon les propres dires du premier responsable du secteur, ce sont 15 % des établissements qui sont confrontés à ce problème. En d'autres termes, sur 1000 structures scolaires, 150 font face à ce grave problème. Par déduction, ce sont 50 à 60 élèves multipliés par 150 établissements pour qui aller à l'école rime avec corvée. Ni l'enseignant ne peut dépenser son cours à l'aise, ni l'élève n'assimile ses leçons. Jamais dans l'histoire de l'Algérie indépendante et de l'école algérienne, les élèves n'ont eu à suivre des cours debout. En 2010, c'est malheureusement le cas. Alors que le secteur de l'éducation est l'un des mieux dotés financièrement - son budget est le plus important avant que celui de la Défense nationale et de l'Intérieur et des Collectivités locales-, il est à se demander comment en est-on arrivé à cette déplorable situation. Toujours selon le premier responsable du secteur, les raisons de cette surcharge découlent des retards enregistrés dans les délais de réalisation. Les entreprises qui ont eu la chance de décrocher un marché en ce sens sont-elles contrôlées, voire sanctionnées quand elles ne remplissent pas convenablement leur mission ? Une trémie est-elle plus importante qu'une école, sachant que dans ce domaine des entreprises sont purement et simplement remerciées en pareil cas ? Comme toute réalisation, celle de structures éducatives est à planifier dans le temps. Avant que ne sonne la rentrée des classes. C'est bien beau que la Constitution fasse du droit à l'instruction une obligation, allant jusqu'à la sanction des parents qui se mettent en faux. Ce droit exige des conditions qui, si elles ne sont pas remplies mènent à la déperdition, voire à ne jamais avoir accès à cette instruction. Dans les régions reculées du pays, l'éloignement de l'école est une raison suffisante pour la sacrifier. Les premières à en pâtir sont les fillettes, alors que leur soif d'apprendre est supérieure à celles des garçons.