A propos de la surcharge des classes, le ministre de l'Education nationale, Boubekeur Benbouzid, avait déclaré, dimanche lors d'une conférence regroupant les directeurs de l'éducation des wilayas de l'ouest et du sud du pays, que «15% des établissements scolaires à l'échelle nationale sont concernés par la surcharge des classes», soulignant que ce problème n'est pas généralisé à tous les établissements. Cette déclaration a suscité une polémique auprès des syndicats de l'éducation qui considèrent ce chiffre désuet du moment que les rapports administratifs parviennent en retard à la tutelle. C'est ce qu'a affirmé le chargé de la communication du Conseil national des professeurs de l'enseignement technique et secondaire (Cnapest), Messaoud Boudiba. Celui- ci a développé que les 15% en question ne sont pas d'actualité car nombreux sont les responsables des établissements scolaires qui envoient les comptes rendus en début d'année, soit en septembre. Hors, le chiffre augmente en octobre vu la réintégration de certains élèves et l'inscription tardive d'autres à cette période. «La classe qui contenait une trentaine d'élèves au début de l'année contiendra une quarantaine en octobre», a-t-il cité comme exemple, poursuivant que certains responsables le font volontairement «pour gagner la sympathie des responsables du ministère», dissimulant ainsi «les chiffres réels». De son côté, Achour Idir, porte-parole du Conseil des lycées d'Algérie (CLA) estime que le pourcentage en question doit être multiplié par trois. Tous les établissements urbains sont concernés par la surcharge des classes, selon lui. Avec l'exode rural et suite aux nouvelles constructions dans le cadre du social, les écoles situées dans les petites villes et les montagnes ont été désertées. La plupart sont en voie de fermeture par manque d'élèves ou ne fonctionnant qu'avec cinq élèves par classe. Résultat : les établissements scolaires du centre ne suffisent plus. Une mauvaise répartition sans laquelle les établissements auraient suffi à 90%, d'après notre interlocuteur. La croissance des habitations dans les grandes villes n'accompagne ni la construction d'infrastructures sanitaires ni celle des établissements scolaires. Des chiffres gonflés, selon les associations Les associations, quant à elles, jugent le chiffre «gonflé par le ministère» du moment que les seuls établissements scolaires concernés se situent dans les grandes villes. C'est l'avis de Khaled Ahmed, président de l'Union nationale des parents d'élèves, qui estime qu'il s'agit là d'un prétexte pour ne pas réintégrer les exclus dans les lycées. «Des élèves dont les moyennes annuelles varient entre 9 et 9,99/20 et dont le niveau n'a rien à envier à celui des élèves obtenant un 10/20 de moyenne», a-t-il déclaré, ajoutant que 50% ou plus de réussite au baccalauréat concernent les doublants. «Il n'y qu'à ouvrir d'autres sections et créer des classes spéciales.» Des cours du soir à titre d'exemple pourraient régler en partie le problème de la surcharge des classes. Une manière de dire que ce problème peut être résolu d'une manière ou d'une autre.