Cela fait 35 ans que différentes composantes du peuple sahraoui ont décidé à l'unanimité de s'unir et mener ensemble le combat pour la libération du pays du colonialisme marocain. 12 octobre 1975, 12 octobre 2010, 35 années se sont écoulées sans que la colonisation n'arrive à étouffer la voix de la cause juste, bien au contraire. Une importante manifestation culturelle et militaire a eu lieu à cette occasion hier au siège de la troisième région militaire de l'armée populaire sahraouie de libération, à Mijek, dans les territoires libérés. Le premier ministre de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), Abdelkader Taleb Omar a, lors du discours d'ouverture, annoncé que le président Mohamed Abdelaziz tenait à assister à ces festivités s'il n'était pas en déplacement officiel en tant que chef d'Etat au Nigeria. Le premier ministre a d'emblée apporté un démenti officiel à la propagande d'une certaine presse marocaine et une partie de la classe politique de ce pays, tentant par le mensonge et la manipulation de faire croire que le Polisario est lié au GSPC sévissant dans la région du Sahel. Le but de cette machination étant de tenter de «monter» la communauté internationale contre le Front Polisario et, par là, détruire toute forme de résistance et de lutte pour la libération du Sahara occidental colonisé. «Depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu, dans le respect mutuel, avec la mission de la Minurso, la Gendarmerie nationale, relevant de notre armée, accomplit efficacement sa mission dans les territoires occupés, aidant la population dans l'alimentation en eau potable, participant dans la lutte contre le terrorisme et la lutte contre toute forme de criminalité», a lancé le premier ministre de la RASD. Autrement dit, le GSPC n'a aucune chance de s'implanter dans les territoires sahraouis libérés et que l'armée sahraouie veille pour ça. «Il est évident que nous constatons, aujourd'hui, les grands acquis réalisés mais sans que le conflit qui nous oppose à l'occupant marocain ne soit tranché définitivement», a annoncé, par ailleurs, le premier ministre sahraoui, évoquant le parcours effectué par la lutte pour la libération depuis la déclaration sur l'unification des différentes composantes sahraouies. Il a déploré le fait que «le Maroc continue à tourner le dos aux droits légitimes des sahraouis dans le recouvrement de leur liberté et leur indépendance». «La sauvegarde de notre unité nationale», «Nous mourrons unis et nous ne vivrons pas divisés», et autres slogans ont été scandés par le premier ministre sahraoui, selon lequel «c'est la concrétisation de ces slogans sur le terrain qui a participé à la réalisation d'acquis colossaux jusqu'à maintenant». Il a ajouté que «la réalisation de ces slogans nous a permis de nous réunir aujourd'hui sur cette terre libérée pour commémorer ces réalisations avec la participation de franges du peuple sahraoui, surtout du sud marocain, universités, camps et habitants des terres libérées et la communauté sahraouie de zones rurales sahraouies…» souligne-t-il également. «Nous défions le Maroc en ce qui concerne le respect des droits de l'homme» Le premier ministre de la RASD a défié les pouvoirs publics marocains sur la question du respect du principe des droits de l'homme, répondant aux accusations du palais royal en la matière. «Nous défions le pouvoir marocain, ce pouvoir rebelle à la légalité internationale, qui falsifié les réalités et trompeur de l'opinion internationale, qui prétend respecter les droits de l'homme, (tandis) qu'il est dénoncé par les témoignages des organisations internationales, présentant plusieurs exemples : charniers, des centaines de disparus, la terreur continue, les interpellations illégales, extrajudiciaires, dont l'emprisonnement, il y a plus d'une année, des trois militants, Ali Salem, Ettamek Ibrahim Dehane et Hamadi Annasiri», ajoute le premier ministre sahraoui. Abdelkader Taleb Omar invite, d'autre part, la France et l'Espagne à assumer leurs responsabilités envers la cause sahraouie, l'Union européenne à ne pas favoriser la dilapidation par le Maroc des richesses naturelles sahraouies, et la communauté internationale à sanctionner le pouvoir marocain pour ses exactions. De notre envoyé spécial à Mijek Mounir Abi