Le chemin Sfindja, dans la commune d'Alger-Centre, a été décapé au début de l'été dernier. A ce jour, son bitumage se fait attendre. Selon le vice-président chargé des affaires sociales, Hakim Bettache, c'est Sonelgaz qui n'a pas encore effectué les essais techniques de la nouvelle canalisation de gaz. Le goudronnage interviendra une fois que celui-ci aura achevé ses travaux. La principale rue qui traverse le quartier Sfindja (ex-Laperlier), dans la commune d'Alger-Centre, est un chantier depuis le début de l'été dernier. Trois mois après, le bitumage de la chaussée se fait attendre. Devant cette situation, les habitants ont pris l'initiative de s'adresser directement au président de l'APC, Tayeb Zitouni, à travers une lettre ouverte rendue publique hier. Dans ce document, les résidents interpellent le P/APC aussi bien sur l'état du chemin Sfindja que sur celui de la falaise du parc Beyrouth (ex-Mont Riant). «Le chemin Sfindja a été décapé, il y a plus de deux mois de cela, pour, pensions-nous, recevoir un nouveau tapis de bitume dont il avait grandement besoin, comme la plupart des rues d'Alger. Or, une fois le décapage fini (bâclé est plus approprié), plusieurs entrepreneurs ont investi le quartier pour éventrer la chaussée des deux côtés, qui pour remplacer des conduites de gaz, qui pour intervenir sur les conduites d'eau, qui pour raccorder des buses et des regards au réseau d'assainissement», écrivent-ils. L'intervention sur le chantier de plusieurs opérateurs à la fois a énormément indisposé la population qui continue de subir les conséquences. «Ainsi, depuis plus de deux mois, le quartier est livré à la poussière et à la gadoue dès les premières gouttes de pluie, et le chemin Sfindja devient quasi impraticable, tant pour les véhicules que pour les piétons qui éprouvent mille peines à trouver un passage entre ravins et monticules de terre laissés par les divers entrepreneurs qui se partagent ce chantier sans coordination», assurent-ils. Les riverains, ajoute-t-on, veulent bien admettre que ces travaux sont d'utilité publique, mais ils estiment que les désagréments qu'ils endurent auraient pu être limités en importance et en durée avec un peu de bonne volonté de la part des entrepreneurs et un contrôle rigoureux de la part du maître d'ouvrage. Pourquoi la chaussée n'a pas encore été goudronnée ? Selon Hakim Bettache, contacté hier par Le Temps d'Algérie, c'est le groupe Sonelgaz qui peine encore à quitter le chantier après avoir refait les canalisations de gaz de ville. «Sonelgaz a besoin de faire des essais techniques pour tester les nouvelles installations avant de livrer le projet. Ces essais ne sont pas encore réalisés», explique M. Bettache. En attendant que les équipes de Sonelgaz terminent leur tâche, les services de l'APC ont pris leurs devants. A cet effet, indique le vice-président, l'entreprise en charge du bitumage de la route est déjà choisie, elle a même reçu l'ordre de service (ODS) de commencer les travaux. Sonelgaz procéderait cette semaine aux essais techniques, croit-il savoir. En plus de l'état de leur chemin, les auteurs du courrier attirent l'attention de l'APC sur le danger que représenterait le parc Beyrouth pour les riverains et les passants, qu'ils soient automobilistes ou piétons. «La situation du parc Beyrouth aurait, elle aussi, bien besoin de votre attention, puisque l'ancienne clôture construite en panneaux de béton tombe en ruine, causant souvent des dégâts jusqu'ici matériels», notent-ils à ce propos. S'agissant justement de ces dégâts, ils citent l'exemple d'un véhicule (une Clio) qui a été écrabouillée, il y a quelques mois, par un gros rocher qui s'est détaché du jardin. «Dernier incident en date, il y a trois semaines environ, un pilier en béton, surmonté d'un morceau de frise, s'est fracassé sur le trottoir du boulevard Krim Belkacem, sans faire de dégâts heureusement. Il est toujours à la même place, aussi inerte que la municipalité dont il relève», ajoute-t-on. M. Bettache, de son côté, affirme que l'APC a reçu plusieurs courriers des habitants à ce sujet. «Sur la base de ces courriers, nous avons dépêché sur place notre service technique pour étudier la situation. Le service a conclu que le mur de clôture était en bon état et qu'il ne constituait pas un danger. Il n'y a donc rien qui puisse justifier notre intervention sur les lieux», affirme-t-il. Pour lui, «la clôture qui tombe en ruine», comme décrit par les habitants, est un constat exagéré. Toujours en ce qui concerne l'état des parcs publics, les habitants évoquent dans leur écrit la falaise du jardin Saint-Raphaël, qui lui dépend de l'APC d'El Biar. «Quant au jardin Saint Raphaël, la presse a déjà signalé, il n'y a pas longtemps, l'état de la falaise en tuf, surplombant le boulevard Bougara et marqué par de fréquents éboulis. Cette falaise, au sommet de laquelle est érigée une villa, dont l'inclinaison rappelle la tour de Pise, est complètement fissurée et constitue un danger permanent pour le trafic automobile et piéton», signale-t-on. La population se demande pourquoi aucune mesure n'a été prise pour écarter le danger. «Pourtant, lors du dernier éboulement, au début de l'été, une barrière métallique, avec un cordon multicolore, avait été mise en place, laissant espérer une prise en charge sérieuse et immédiate de ce site. Il n'en est rien puisque quelques jours après l'incident, il n'y avait plus ni barrière ni ruban. Et dire que nous sommes à deux pas de la résidence d'Etat Djenane El Mithak», objectent-ils.