Hassan Torchi et Amar Ghalem, deux des parents d'élèves lauréats du BEM session 2010, ont finalement dû saisir la presse locale pour dénoncer, tiennent-ils à préciser, «les manœuvres douteuses» concernant l'attribution des prix aux meilleurs lauréats des trois examens officiels, examen de fin de cycle primaire (ex-sixième), BEM et baccalauréat en l'occurrence. Selon nos interlocuteurs, qui appellent à la mise en place d'une commission d'enquête ad hoc pouvant dépoussiérer cette affaire «scandaleuse», d'après leurs déclarations, «les services des œuvres sociales des travailleurs de l'éducation de la wilaya de Biskra, soupçonnés d'accointances avec ceux de l'éducation, ont procédé à la récompense des meilleures moyennes par des voies sinueuses ayant débouché sur l'exclusion de certains lauréats, dont les leurs, qui n'ont pas été convoqués pour recevoir leur prix», font-ils observer, tout en dénonçant à l'unanimité «l'attitude discriminatoire traduite par une absence catégorique de transparence de la part des services en question». Au total, ils sont 45 lauréats, soit 15 de chaque palier, à être récemment récompensés. Parmi ceux de l'enseignement moyen, Taha Yacine Torchi, fils de Hassan, le lauréat des lauréats, détenteur de 18,32/20 de moyenne générale, et Nesrine Ghalem, fille de Amar, ayant réussi son BEM avec un 17,88/20, ont été ignorés. Pour les parents de ces deux élèves, lesquels affirment n'avoir été informés de l'opération que quelques jours plus tard, l'explication qui leur a été fournie par les responsables des œuvres sociales semble être peu convaincante. «Les organisateurs de la cérémonie de distribution des prix ont convoqué les heureux lauréats via la radio locale», déclaration confirmée par le responsable des œuvres sociales, contacté par nos soins. «Depuis quand la radio est un moyen auquel on a recours pour convoquer une personne ? Est-il légal d'agir ainsi ? Ne devait-on pas, comme c'est d'usage dans toutes les administrations, mettre au courant les intéressés par des correspondances officielles qui leur arrivent par voie hiérarchique ?», s'interrogent nos interlocuteurs, qui rejettent toujours l'explication du comité de gestion des œuvres sociales des travailleurs de l'éducation dont la manne financière est détenue par l'Ugta et prévoient de recourir aux canaux légaux pour restituer le droit de leurs enfants, dont l'un, rappelons-le, a obtenu la moyenne la plus élevée au BEM.