Interrogés par l'APS sur les événements du 17 octobre 1961, des historiens indiquent à l'unisson qu'il s'agit présentement de «page noire» que la France officielle devra reconnaître tôt ou tard. Premier à intervenir, Gilles Manceron estime que ce déni de mémoire est «emblématique de l'absence de reconnaissance de ce que le passé colonial a été marqué par d'importantes atteintes aux droits de l'homme». Selon lui, les plus hautes autorités de la République française seront contraintes de cesser de s'enfermer dans ce déni de la réalité. D'après Henri Pouillot, écrivain qui a été témoin de la torture à la villa Susini, à Alger, «les massacres du 17 octobre 1961 sont un crime d'Etat». Olivier Le Cour Grandmaison explique le refus de la France de reconnaître ses crimes coloniaux par l'implication directe de personnalités au panthéon de la Ve République (De Gaulle, Michel Debré entre autres).