Au moment où l'on parle de l'allégement des procédures administratives pour booster les investissements dans le secteur des transports publics de voyageurs, activité soulagée des mesures draconiennes auxquelles se heurtaient les prétendus à une entrée dans le domaine, les transporteurs, dans leur grande majorité, ont instauré une anarchie qui n'a pas de nom. Cette anarchie est telle qu'il relève parfois d'une véritable gymnastique pour se rendre d'un endroit à un autre à la ville des Genêts devenue ces dernières années une immense jungle où se côtoient tous les maux du monde. La ville de Tizi Ouzou dispose de trois importantes stations d'où sont assurées les différentes dessertes assurant le transport urbain. La plus importante est celle implantée à proximité de la maison de l'artisanat, au centre-ville. Les transporteurs établis au niveau de cette station, dans leur majorité (il existe encore ceux qui font leur travail correctement bien que leur nombre soit insignifiant) foulent aux pieds les lois en vigueur et les normes du métier qu'ils exercent tout en oubliant au passage qu'ils assurent un service public. Si l'on évacue le non-respect du code de la route, c'est pour mettre en exergue l'extraordinaire manière avec laquelle ils violent la réglementation qui régit la profession, au vu et au su des responsables du secteur des transports et des services de sécurité. En effet, à partir de cette station, le voyageur doit d'abord demander au chauffeur, et pourtant c'est l'itinéraire et la destination officiels, s'il va vers la nouvelle ville. La réponse est toujours la même : NON. Pourtant, ils font le tour de la ville dans le sens contraire aux aiguilles d'une montre. Mais l'astuce trouvée par ces transporteurs, qui ignorent tout du service qu'ils assurent et qui viennent parfois en jogging, survêts, avec en sus de forts décibels à vous faire éclater le tympan émis par les postes radio, consiste à multiplier le trajet par trois. Explication : ils annoncent que le terminus est à l'ex-marché de gros, soit le quart du trajet initial. Là, ils refusent d'embarquer les voyageurs qui veulent aller au centre-ville et prétendent aller seulement jusqu'à la Tour. De là, ils vont encore charger jusqu'au point de départ. Pour faire la boucle, ils auront déjà multiplié le trajet par trois en matière de rente. Le même procédé est utilisé par les transporteurs établis au niveau de la station sise à proximité de la gare routière. Ces derniers censés assurer une rotation en passant par la rue Abane au centre-ville en passant par la rue Lamali, la rue des Frères Beggaz et celle des Frères Belhadj jusqu'à la rue Khodja Khaled via le centre-ville avant de rejoindre la station, s'inventent également des itinéraires et des terminus en cours de trajet. Il est pratiquement impossible de prendre un fourgon du centre-ville vers la rue des Frères Belhadj. Pour y aller il faut payer deux fois. La troisième station qui se trouve à proximité du stade Oukil Ramdane est moins «polluée». Bien que les transporteurs soient censés initialement assurer le passage par le boulevard Krim Belkacem, ces derniers ignorent royalement cette étape. Résultat : il n'est pas exclu d'assister à des prises de bec, à longueur de journée, entre voyageurs et transporteurs. Un autre phénomène qui gangrène le secteur du transport urbain à Tizi Ouzou, ce sont les transporteurs clandestins qui ont érigé aussi des stations clandestines comme celle faisant face à la maison de l'artisanat et celle se trouvant à proximité du square du centre-ville ou encore à la rue Lamali. Tout cela sans que personne daigne remettre de l'ordre dans ce secteur.