Durant tout le 3e festival international de la bande dessinée d'Alger (3e Fibda) qui s'est clôturé avant-hier, l'esplanade de Riadh El Feth a connu une affluence certaine, particulièrement des jeunes venus en force à cette manifestation. Manifestement très intéressés, ces jeunes regardaient avec attention et enthousiasme les magazines, revues et planches de bandes dessinées. Certains avides de BD achetaient alors que d'autres freinés par les prix excessifs ne se lassaient pas de feuilleter les magazines proposés. Avec des couvertures attrayantes, des couleurs à fortes intensités et des histoires captivantes, les ouvrages de BD suscitaient l'engouement. Oscillant entre 600, 800, 1600DA et plus, il était assez ardu de pouvoir s'en offrir plusieurs. A l'évidence bon nombre d'enfants et d'ados sont restés sur leur faim. Avec un battage médiatique conséquent, cet évènement a réuni de nombreux pays avec des figures de renom tout en ayant une prédilection pour les jeunes talents. Cette année, les planches de haut niveau colorées ou en noir et blanc montraient un savoir-faire, une sagacité sans pareils et un humour décapant. Des thématiques d'actualité, comme la guerre, Ghaza, le Liban, le Vietnam, le quotidien, la négritude ou des histoires drôles, sont racontées à travers le dialogue en bulles des bédéistes comme Haroun, Quino, Kamel Khelif, Joe Sacco, Amal Kawash Ziad, Nidal El Khayri, Nativa Maqari, Alexandre Daniel, etc. Cette manifestation s'est déclinée dans des expositions, conférences, concours, rencontres et ateliers. A cet effet, divers ateliers étaient initiés par des bédéistes français et africains. Dans un espace, des bédéistes français initiaient des jeunes passionnés par ce neuvième art qui écoutaient avec attention les conseils prodigués par notamment Lisa Mandel qui a avoué «Je suis agréablement étonnée par tant de dynamisme et de créativité pour ce genre.» Bon nombre dessinait, mais la prédilection allait au manga. Cette édition suscite l'intérêt pour cet art qui reprend ses lettres de noblesse. A ce sujet, la commissaire du festival Mme Dalila Nadjem a souligné : «Ce festival est devenu incontournable et a pris sa place, avec une participation étrangère importante et demandeuse, avec des jeunes de plus en plus nombreux et une presse qui a joué un rôle inestimable.» La clôture de ce Festival international de la BD s'est tenue avec les résultats du concours qui comme chaque année récompense les meilleurs bédéistes et permet de découvrir de nouveaux talents qui constituent la relève.