Dmitri Medvedev a annoncé mardi qu'il participerait au prochain sommet de l'Otan et a ouvert la porte à une possible participation de la Russie à la défense antimissile de l'Alliance atlantique en Europe. Les relations entre la Russie et l'Otan ont été lundi et hier un des sujets au cœur d'un sommet franco-germano-russe dans la station balnéaire normande de Deauville. «Je vais participer au sommet de l'Otan à Lisbonne» les 19 et 20 novembre, a dit le président russe lors d'une conférence de presse commune avec le président français Nicolas Sarkozy et la chancelière allemande Angela Merkel. «Je crois que ça va contribuer à trouver des compromis nécessaires et développer le dialogue entre la Fédération de Russie et l'Alliance atlantique», a-t-il ajouté. Une réponse immédiatement jugée positive par Angela Merkel, à l'invitation qui lui avait été faite par l'Otan. Dmitri Medvedev a fait un autre geste à l'adresse de l'Alliance atlantique, qui s'était érigée pendant la guerre froide en rempart du monde occidental contre l'Union soviétique sous la houlette des Etats-Unis. Il a laissé entendre que la Russie, longtemps opposée au projet américain de bouclier antimissile en Europe, qu'elle jugeait jusqu'ici dirigé contre elle, pourrait y participer, à condition de clarifier un certain nombre de points. «Nous évaluons cette idée mais il faut que l'Otan sache elle-même sous quelle forme elle voit la Russie rejoindre ce système, ce que ça apportera, de quelle manière un accord peut être conclu et comment nous pourrons aller plus loin», a déclaré le président russe. C'est en fonction des réponses à ces questions que la Russie pourra prendre une décision, a-t-il ajouté. Une source proche des participants au sommet de Deauville avait auparavant déclaré que la Russie était prête à participer au bouclier antimissile de l'Otan. «La Russie n'est pas contre sa participation à la défense antimissile mais elle veut un rôle approprié», avait précisé cette source, qui a requis l'anonymat. Un haut responsable de l'Otan avait déjà fait état lundi à Paris d'un intérêt de la Russie pour une participation au système de défense antimissile proposé par les Etats-Unis. «Nous avons les signes d'un intérêt (de Moscou) avec encore beaucoup de questions», a-t-il dit à des journalistes. Si Moscou confirmait sa volonté de participer à ce système, ce serait un tournant dans les relations entre la Russie et l'Alliance atlantique, qui sont restées marquées par une méfiance persistante après la fin de la guerre froide.