Vladimir Poutine a eu ses derniers entretiens de président à président avec George W. Bush avant de léguer à son successeur les nombreuses et profondes querelles subsistant après plus de sept années d'une relation compliquée. Le président américain a fait l'éloge de son homologue russe au début de leurs entretiens à Sotchi, la résidence d'été des Poutine sur la mer Noire. “Vous n'avez pas peur de me dire ce que vous pensez et quand tout est dit et fait, nous nous serrons la main”, a-t-il dit qualifiant Poutine d'un “leader fort”. Les deux chefs d'Etat et leurs épouses ont passé une soirée conviviale dans cette ville qui abritera les Jeux Olympiques d'hiver en 2014. Poutine et Bush devaient par la suite engager les discussions sérieuses qui devaient porter sur la défense antimissile. “Nous allons discuter de nos relations bilatérales et des questions de sécurité”, a souligné Poutine. Un projet antimissile américain en Europe a tendu les relations entre les deux puissances comme peut-être jamais depuis la guerre froide. Et la Maison-Blanche a reconnu que l'affaire ne serait probablement pas réglée dimanche ou sous la présidence de Poutine, qui cède la place à son dauphin désigné, Dmitri Medvedev, le 7 mai. “Nous allons devoir encore travailler après Sotchi”, a dit la porte-parole de la Maison-Blanche, Dana Perino. Bush a eu ainsi l'occasion de sonder le nouveau maître du Kremlin, lors d'entretiens distincts immédiatement après ceux avec Poutine. Bush, qui participait plus tôt au sommet de l'Otan, est venu à Sotchi fort du soutien apporté par l'Alliance au projet d'implanter dix missiles intercepteurs en Pologne et un radar ultra-perfectionné en République tchèque. Une décrispation est cependant perceptible depuis quelques semaines au sujet de la défense antimissile. Les Américains offrent des mesures de confiance garantissant aux Russes que le projet ne les vise pas. Ils leur proposent de les associer à la défense de l'Europe. Bush et Poutine pourraient s'entendre sur un document-cadre stratégique fondant plus solidement la coopération bilatérale. Le président américain a l'intention aussi, selon la Maison-Blanche, de laisser la coopération bilatérale dans le meilleur état possible, non seulement pour Medvedev mais aussi pour le successeur de Bush dans moins de dix mois. D.B.