On ne sait trop si Monica Lewinsky, la sulfureuse stagiaire de la Maison-Blanche, avait déjà de l'influence sur l'ancien président démocrate mais d'après les mémoires de son ex-chef d'état-major, Bill Clinton aurait égaré des mois durant les codes nucléaires ! Inscrits sur une carte digitale, appelée familièrement le «biscuit», l'époux de l'actuelle patronne du département d'Etat aurait «croqué» dedans avant que ses collaborateurs ne découvrent la prétendue disparition des combinaisons secrètes. Après la beuverie et le fou rire qu'il a eu à partager avec Boris Eltsine, l'ancien président russe ? Tout laisse croire que le symbole du pouvoir atomique n'intéressait pas beaucoup l'ancien patron de la White House. Pas plus que le bec de son saxophone ? Viendra peut-être ce jour où Bill nous le racontera dans ses mémoires à lui. En attendant la sortie du «biscuit trempé dans de la vodka», c'est un autre président américain qui revient sur la scène médiatique. Après deux ans de silence, laissant le soin à ses vieux collaborateurs grabataires de «lyncher» le premier président de couleur des Etats-Unis, Bush fils ne fait plus dans la discrétion. Jusqu'en février 2011, une exposition va lui être consacrée à la South Methodist University, au Texas. Ce, en prévision de l'ouverture en 2013 d'un institut portant son nom ! C'est dire les égards des cow-boys du coin pour l'enfant du pays. Et comme un franc-tireur texan ne perd jamais la main, Georges W. Bush a déjà lancé la promotion de ses mémoires Decision Points, via un clip sur Youtube. Tiré à un million et demi d'exemplaires et vendu au public dès le 9 novembre prochain, le livre revient entre autres sur les regrets de W. Bush. L'invasion de l'Irak pour ne citer que cet épisode que le va-t-en-guerre a eu à conduire en chef suprême des armées ? L'homme regretterait plus les privilèges de la Maison-Blanche : le confort de l'avion présidentiel d'Air Force One, le fait de ne pas avoir à ramasser les crottes de son chien Barney… Chic et choc ce président US qui a décidé de mettre fin à ses saouleries bien avant que le «biscuit» ne lui ait été remis. Tout comme son ami Tony Blair, qui avait préféré une enquête publique à une enquête judiciaire dans l'affaire du suicide du Dr Kelly, cet ancien expert onusien de l'armement en Irak, W. Bush ne cultive aucun remord quant à sa décision d'aller faire pendre Saddam Hussein par ses frères ennemis chiites. Va-t-il avoir ne serait-ce qu'un petit pincement au cœur, tout à fait humain, en découvrant les 400 000 documents confidentiels sur la sale guerre d'Irak et que le site Wikileaks a décidé finalement de publier contre l'avis des 120 experts que le Pentagone a réuni pour la gestion de la seconde géante fuite de l'histoire des States ? Pas si certain, Bush fils demeure attaché à l'idée que se font les bidasses de la belligérance : il n'existe pas de guerre propre. Et pour ce qui est des accusations portant sur la large complicité de l'armée américaine qui aurait «couvert» les crimes et les actes de torture pratiqués à outrance par les policiers et les militaires irakiens ? Bien que cette fuite géante joue en faveur du parti démocrate, à moins d'un mois des élections de mi-mandat, Mme Clinton se tient toujours prête à intervenir quand le ciel de Washington se gatte. Mais jamais pour sauver l'honneur souillé de l'Amérique par d'immanquables excuses. Ainsi, si elle regrette la publication de ces documents ce n'est pas en raison des cruautés qu'ils révèlent mais à cause de la mise en danger de la vie des soldats US et des alliés. Du déjà entendu de la part de l'ex-candidate à la Maison-Blanche qui aurait bien pu «croquer» dans le biscuit et bien pu piétiner la crotte.