La Confédération des industriels et producteurs algériens (Cipa) a réagi face à la déclaration de politique générale faite par le Premier ministre. Dans un communiqué de presse parvenu hier à notre rédaction, la Cipa s'interroge sur le rôle dévolu au secteur privé dans la construction d'une croissance économique forte et durable. La Cipa relève dans le document qu'«à aucun moment, il ne fut question d'un quelconque intérêt sur le devenir de l'outil de production du secteur privé». La confédération a rappelé par ailleurs qu'un montant de 100 milliards de dollars a été alloué pour les PME/PMI dont 16 milliards destinés à l'accompagnement de leur création, et 80 milliards destinés à l'appui de la mise à niveau de 20 000 entreprises. Près de 400 milliards de dinars sont destinés à la relance et la modernisation des entreprises économiques publiques. Tout en dénonçant «la discrimination» entre le secteur public et privé, la Cipa s'interroge : «où est l'intérêt affiché envers le partenaire du secteur privé ?» La confédération revient sur l'échec des programmes de mise à niveau Meda I et Meda II qui «n'ont nullement atténué les goulots d'étranglement que subit la PME». La solution, de son avis, réside dans une mise à niveau «algérienne», puisque l'entreprise, qu'elle soit publique ou privée, a subi les mêmes affres de la décennie noire. «L'une a eu le privilège de se voir renflouée financièrement plus d'une fois et allégée fiscalement, l'autre continue de broyer du noir et d'espérer en des lendemains meilleurs». Evoquant la situation des zones industrielles, la Cipa les qualifie de «cimetières inertes et sans vie économique attractive». Les promoteurs de l'industrie algérienne ne disposant d'aucune base juridique de leur foncier subissent le mépris et l'indifférence des banques d'accompagnement. L'endettement des PME a été occasionné par la dévaluation du dinar et aucune solution n'a été apportée, dénonce la Cipa, pour qui les PME ne bénéficient d'«aucune protection douanière pour sauver la production nationale».