Accompagné du Premier ministre Ahmed Ouyahia, de la ministre de la Culture et de plusieurs membres du gouvernement, le président de la république Abdelaziz Bouteflika a procédé hier matin à l'inauguration du 15e Salon international du livre d'Alger (15e Sila). Après avoir franchi le seuil du grand chapiteau érigé sur l'esplanade du complexe sportif Mohamed Boudiaf, le président de la République s'est dirigé vers le stand de l'Afrique qui dispose d'un bel espace pour l'accueil des visiteurs et la tenue de rencontres culturelles. Le chef de l'Etat a été par la suite l'hôte de la Suisse, invitée d'honneur du salon. Au niveau de ce stand, des explications ont été données au Président sur l'édition et le livre en Suisse. Il faut dire que ce très beau stand réservé à la Suisse est doté de toutes les commodités, notamment un espace pour les conférences et les projections de documentaires. Le président de la République a fait par la suite une halte au stand de l'Arabie où des représentants de l'ambassade et les responsables du stand l'attendaient. Comme chaque année, l'Arabie Saoudite a installé un spacieux stand où tous les éditeurs saoudiens sont représentés. Au stand de la Palestine, l'ambassadeur a tenu à préciser que tous les ouvrages palestiniens exposés ont été imprimés et édités en Algérie. La délégation conduite par le chef de l'Etat a visité plusieurs stands, notamment ceux de la Tunisie et de la France. Il a également visité les stands algériens étatiques et privés où il a échangé quelques idées avec les éditeurs. Impressionné par la beauté de l'espace des éditions Casbah qui a été décoré dans le style de l'historique citadelle d'Alger, M. Bouteflika a longuement discuté avec les représentants de cette maison d'édition qui lui ont offert une série de beaux ouvrages. L'amélioration grâce à la concurrence Comme l'année passée, mis à part les producteurs et éditeurs de livres étatiques qui font un travail remarquable, notamment l'Enag et la Sned, il faut signaler la présence en force des privés que la concurrence a enragés à améliorer la qualité des ouvrages au niveau esthétique. Pour cette 15e édition du Sila, les organisateurs ont décidé de mettre le paquet en invitant des conférenciers de renommée. Le rideau des cycles de conférences sera levé dès aujourd'hui par l'ancien Premier ministre Redha Malek qui donnera une conférence-débat intitulée «Algérie : refondation d'une nation». «Dessous, faiblesses et fractures dans le monde arabe contemporain» est le sujet que traitera Georges Corm. Le Suisse Jean Ziegler, qui avait été invité par l'Algérie en 1987 et n'avait pas donné sa conférence à cause d'une mauvaise programmation, va rencontrer le public algérien pour parler de son dernier ouvrage La haine de l'Occident. L'historien et spécialiste des questions maghrébines et particulièrement algériennes, Benjamin Stora, sera présent également pour présenter et débattre de son dernier ouvrage François Mitterrand et la guerre d'Algérie qu'il a coécrit avec François Mallye. Il est à noter que cet ouvrage qui vient de sortir en France fait de grandes révélations sur la gestion de la guerre par Mitterrand lorsqu'il était ministre de l'Intérieur à Alger. Le livre rappelle par exemple qu'en pleine guerre d'Algérie, pas moins de 45 militants algériens ont été guillotinés. Cette conférence sera donnée le 2 novembre, c'est-à-dire au lendemain de l'anniversaire du déclenchement de la révolution. Sachant que le 15e Salon coïncide avec l'anniversaire du 1er Novembre et que l'année 2010 a vu la disparition de plusieurs militants et hommes de culture, les organisateurs ont tenu à rendre hommage à ces hommes. En effet, des conférences et des rencontres seront consacrées à Lakhdar Bentobal, Abdelkader Djeghloul, Abdellah Cheriet et Tahar Ouettar. Le professeur Ahmed Djebbar, connu pour ses ouvrages sur la civilisation arabe et les mathématiques, donnera une communication très intéressante intitulée «Circulation du savoir entre le Maghreb et l'Andalousie du Xe au XVe siècles». L'avocat de la révolution algérienne et des causes justes Jaques Verges sera également présent au 15e Sila pour une plaidoirie exceptionnelle. Il ne faut pas oublier certaines communications telles que «Littérature et cinéma» qui sera donnée Maurizio Fantoni et «Littérature et traduction» de Saïd Boutadjine. Une belle occasion pour rencontrer les écrivains Le 15e Sila donnera l'occasion au public qui viendra nombreux d'Alger et des autres villes, non seulement pour acheter les nouveaux ouvrages mais de rencontrer les écrivains qui seront présents pour signer des dédicaces. Ce sera aussi l'occasion de discuter avec les représentants de certaines associations comme la Fondation Moufdi Zakaria. Les jeunes auteurs pourront rencontrer les éditeurs, proposer directement leurs ouvrages et se renseigner sur tout ce qui concerne le monde de l'édition et le droit d'auteur. Enfin, espérons que le climat sera clément pour les exposants et les visiteurs qui espèrent le changement du lieu de la tenue pour l'année prochaine car quoi que l'on dise, un chapiteau doit être réservé pour les cirques et non pour les salons.