Le nouveau wali a-t-il mis en échec une tentative de dilapidation de deniers publics à l'occasion de sa dernière visite dans la daïra d'Es-senia ? C'est la question que se posent de nombreux citoyens qui ont été témoins d'une discussion de M. Boudiaf avec un entrepreneur qui n'avait pas hésité à forcer le cordon de sécurité et à s'approcher de lui pour se plaindre du rejet de sa soumission pour le projet d'aménagement urbain de Haï Ennasr. Ce dernier n'a pas manqué de préciser que les autorités locales ont foulé au pied la réglementation qui régit les marchés publics et qui limite les attributions de gré à gré de marchés à un montant ne dépassant pas les 8 millions de dinars. Pire encore, il semble que les étapes légales pour l'attribution de marchés n'aient pas été respectées, puisque des sources ont annoncé que le procès verbal d'installation de l'entreprise choisie a été signé mercredi alors que l'annonce d'attribution provisoire n'a pas été publiée par voie de presse. «Si c'est une attribution provisoire, pourquoi avoir signé le procès-verbal d'installation qui signifie que le marché lui a été attribué définitivement ?», affirment les mêmes sources. L'entrepreneur, qui avait sollicité le wali, a indiqué que son offre, jugée par deux fois comme la plus intéressante par la commission d'évaluation des offres, a été rejetée et le marché attribué à une entreprise classée quatrième dans le procès-verbal qui avait sanctionné les travaux de cette commission. Après avoir écouté attentivement l'intervention de cet entrepreneur, le wali a ordonné au secrétaire général de la wilaya de tirer au clair cette affaire, en tenant une réunion le lendemain avec les parties concernées. La première conclusion à l'issue de cette rencontre fut l'invitation adressée à l'entreprise «recalée» à déposer un recours pour une éventuelle révision. Toutefois, des sources ont indiqué que l'entreprise installée n'a pas reçu de sommation pour l'arrêt des travaux qui se poursuivent. Notons que l'offre de cette dernière, classée quatrième par la commission dévaluation, est de 27 667 575 dinars, alors que l'entreprise «recalée», la moins disante, avait soumis une offre de l'ordre de 22 048 065 dinars.