L'instruction portant sur l'affaire de falsification de 400 cartes grises, devant s'ouvrir hier au tribunal d'Es Senia, a été reportée sur décision du juge d'instruction à une date ultérieure. Une décision, qui a déçu toutes les personnes appelées, mais qui a été motivée par l'absence, à l'instruction, de la pièce maîtresse dans l'affaire, en l'occurrence le chef de service des cartes grises au niveau de la daïra d'Es Senia, D.M. Dans ce chapitre bien nommé, un gendarme en faction, n'a pas hésité à déclarer que cette personne-clé dans l'affaire est en fuite. Un vif tumulte s'est emparé, tôt le matin, du tribunal d'Es Senia à la vue de la présence des accusés et témoins. Au total, une quarantaine de personnes, dont des agents exerçant à la commune d'Es Senia et cinq employés de la daïra de la même localité qui ont été appelés à témoigner. Comme ont été appelés en leur qualité de témoins, le secrétaire général de la daïra d'Es Senia et quatre autres employés chargés de l'état civil au niveau de la commune d'Es Senia. Une affaire qui en dit long sur le niveau atteint en matière de falsification des cartes d'immatriculation et autres documents administratifs. Mais surtout, faut-t-il le relever, ce sont les questions liées à la délivrance des cartes grises. Des délivrances qui souvent sont accompagnées de facilités suivies de rapidité dans les formalités, dues probablement à la complicité de certains agents des services de l'état civil. Sauf que cela reste à être confirmé par l'enquête. D'autant plus que ces mêmes cartes grises sont délivrées à la base du certificat de résidence remis aisément par les services communaux habilités, à des tierces, alors que ces dernières ne résident même pas dans la wilaya d'Oran. Ceci, pour le premier chapitre de l'enquête. Quant à l'élément déclencheur de l'affaire, il intervient par la mise en fourrière d'un camion au niveau du parc communal d'Es Senia. Le pote aux roses fut découvert lorsque le juge d'instruction demanda des renseignements sur l'immatriculation de l'engin. En fait, le véhicule était enregistré sur le fichier local, le dossier de base devant être archivé est introuvable. C'est à ce niveau qu'une enquête fut ouverte et a permis de mettre à nu le reste de l'affaire qui aboutira ensuite à la découverte de falsification de 400 cartes grises. Sauf que l'on saura, selon des informations proches du service de la commune d'Es Senia que la majorité des véhicules auxquels on a falsifié les cartes d'immatriculation sont neufs et parvenus par voie de concessionnaires. Une affaire qui pourrait connaître de nouveaux rebondissements au vu de la complexité du dossier.