Alors que le ministère de la Culture a tracé un programme pour la réalisation de centaines d'espaces de lecture à travers le territoire national, on se demande ce que sont devenues les bibliothèques municipales. Après la clôture de la 15e édition du Salon international du livre, la question de la lecture et du livre en Algérie est revenue en force. Mis à part la période des salons, les gens oublient la lecture et les bibliothèques sont vides. Il faut noter qu'il y a un grand manque de bibliothèques municipales à travers le pays et la plupart d'entre elles sont abandonnées ou mal gérées. En effet, sur le territoire national, seules 450 bibliothèques fonctionnent au ralenti. Elles sont désertées, tandis que les librairies ne subsistent que grâce aux livres parascolaires. Mis à part le projet du ministère de la Culture, qui tient à réaliser des bibliothèques avec une gestion adéquate, la plupart des présidents d'APC ne font rien pour les réhabiliter. Sachant qu'une bibliothèque est un élément essentiel dans la vie culturelle d'une commune et d'un pays, on se demande pourquoi on continue à marginaliser ce créneau. C'est à la maison, à l'école et dans les bibliothèques municipales que les gens s'habituent à la lecture. Ce manque a mené les Algériens à ne plus lire. C'est malheureusement une réalité. Il est rare de voir un jeune feuilleter un bouquin dans un bus, dans un café ou sur un banc public... Interrogés, de nombreux étudiants reconnaissent qu'ils ne lisent pas de livres, si ce n'est ceux concernant leurs études. Le livre de chevet ou de poche a disparu. Mais pourquoi nos jeunes ne lisent pas ? Tout d'abord à cause du fait qu'on ne leur a pas inculqué le besoin ni l'envie de lire, ensuite à cause du manque de bibliothèques municipales, qui leur permettent de se retrouver pour enrichir leurs connaissances dans tous les domaines. Quant aux résponsables, ceux sont les parents qui ne poussent pas leurs enfants à lire et au système éducatif où la lecture est absente. C'est la politique du livre en général.