Le directeur du Centre national du livre sera installé après la clôture de la 15e édition du Sila. C'est ce qui sera discuté entre le ministère de la Culture et le département de l'éducation nationale: les élèves seront obligés de lire au moins quatre ouvrages par an. La mesure ne vise, ni plus ni moins que la promotion de la lecture et du livre en Algérie. Aussi, un programme pour le développement de la lecture publique en milieu scolaire sera établi lors d'une rencontre qui sera organisée avant la fin de l'année 2010 avec le ministère de l'Education nationale. Les jeunes écoliers seront dès lors dans l'obligation «de lire au moins quatre ouvrages par an», a déclaré la ministre de la Culture, Khalida Toumi, hier, lors d'une conférence de presse au Complexe Mohamed-Boudiaf, en marge de la 15e édition du Salon international du livre d'Alger. «Le domaine de la lecture publique a été érigé en priorité, parce que ce domaine accusait un grand retard aux plans institutionnel, organisationnel, juridique et infrastructurel», a-t-elle affirmé. «La lecture est un élément fondamental dans l'éducation et la formation du citoyen», a-t-elle poursuivi. Une batterie de mesures en faveur du livre a été d'ailleurs annoncée par la ministre lors de cette rencontre avec la presse nationale. Il s'agit, notamment de la mise en place d'un réseau de bibliothèques de lecture publique, d'un soutien financier à l'édition et à la création littéraire et de la promotion des activités liées au livre. Mais il n'y a pas que ces mesures. En effet, pour ce qui est de la promotion des activités liées au livre, le département de Khalida Toumi a procédé à l'institutionnalisation de plusieurs manifestations culturelles autour du livre. Evoquant la création d'un centre national du livre, Mme Toumi a précisé que le «directeur du centre sera installé après la clôture de la 15e édition du Sila». Une batterie de mesures législatives et fiscales «en faveur du livre» a été également validée, notamment dans le cadre des lois de finances complémentaires pour 2009 et pour 2010. L'extension des privilèges accordés par la loi sur l'investissement au profit des activités inhérentes du livre et le prélèvement de 0.5% sur le chiffre d'affaires de la téléphonie mobile, l'exemption de la TVA concernant le papier qui sera destiné à la fabrication et l'impression des livres entrent dans ce cadre. Cette stratégie a été lancée par le département de Mme Toumi depuis 2005. Près de 448 bibliothèques de lecture publique ont été réalisées entre 2006 et 2007, 234 autres structures «sont en cours de réalisation à travers le territoire national», a-t-elle précisé. L'une des plus importantes dispositions qu'a adoptées le ministère dans le cadre de sa politique, dont le dessein est de promouvoir l'édition en Algérie, est le soutien à l'édition et à la création littéraire. Dans ce sens, quelque 1021 titres et 150 maisons d'édition ont été soutenus entre 2008 et 2009. Mme Toumi a fait également savoir que 1400 titres seront concernés par ce dispositif durant l'année en cours. Afin de définir un cahier des charges auquel seront soumises les aides apportées par le ministère, des rencontres auront lieu entre les responsables du ministère et les professionnels du livre. «L'Etat est un client. Nous n'achèteront plus de livres sur titres, nous n'achèterons plus de livres sans catalogue, nous n'achèterons plus de livres édités par des maisons qui ne font pas de promotion de leurs auteurs», a-t-elle assuré. «Nous avons remarqué qu'il y a des maisons d'édition qui n'éditent que les livres achetés par le ministère de la Culture», a-t-elle ajouté. Sur l'absence de l'Egypte à la 15e édition du Sila, Mme Toumi a fait savoir que l'Algérie et l'Egypte «appartiennent au même espace africain, il y a eu de tout temps des relations culturelles entre les deux pays». L'Egypte serait donc présente à la 16e édition de cette manifestation.