«Il n'y a ni crise ni pénurie de lait, il s'agit plutôt d'un dysfonctionnement.» C'est ce qu'a précisé hier Mahmoud Benchekour, président du Comité interprofessionnel du lait. Lors de son passage à la radio Chaîne III, ce responsable a écarté toute insuffisance dans l'approvisionnement en lait en sachet. Preuve à l'appui, il a souligné que «la quantité de poudre de lait importée cette année est légèrement supérieure à celle de l'année dernière. Toutes les unités de transformation ont reçu leur quota de poudre de lait pour répondre aux besoins des consommateurs». Néanmoins, il a souligné qu'«il est possible qu'il y ait eu des retards dans l'arrivage des quotas». Interrogé sur le dysfonctionnement, il a indiqué que «le sachet de lait est cédé à 25 dinars, à très bon marché, il suscite donc des convoitises et est destiné là où il ne faut pas. C'est pour ça qu'il y a dysfonctionnement dans quelques régions», a-t-il avancé en précisant que «c'est dans la fabrication et la distribution qu'il y a problème». Ce même responsable a annoncé qu'une réunion a été tenue avant-hier pour étudier la feuille de route qui a été remise par le ministre de l'Agriculture au comité, et ce, pour voir comment remédier à cette situation et «justement, il y a une batterie de mesures qu'on est en train de préparer et qui sera adaptée à partir de janvier 2011», a-t-il dit. Ainsi, il y aura une répartition géographique de la poudre de lait à même de responsabiliser les unités de transformation dans cette zone géographique. Pour être plus clair, s'il y a deux unités de transformation, pour une population de 2 millions d'habitants, «on détermine leurs besoins et l'Onil doit mettre à la disposition de ces deux unités les quantités suffisantes à même de répondre aux besoins de ces populations. S'il y a un manque au niveau de cette zone, ce sont ces unités là qui doivent répondre de leur responsabilité et ce n'est pas l'ensemble des unités», a expliqué M. Benchekour. Dans cette feuille de route, il est fait obligation à toutes les unités de transformation de collecter tout le lait cru produit dans leurs régions respectives. S'ils ne le font pas, leurs quotas en poudre de lait seront réduits. Donc c'est en fonction du lait cru collecté qu'ils bénéficieront de la poudre de lait. «C'est pour dire aux gens qu'il est temps de produire nous-mêmes ce que nous consommons. De toutes les manières, les cours de la poudre de lait sur le marché international vont continuer à augmenter, et la matière sera de plus en plus rare, on sera donc obligé d'importer de moins en moins». Selon le même responsable, l'année dernière le soutien par litre de lait (en poudre) était de 10 DA/sachet, actuellement il est de 15 DA/sachet, peut-être que l'année prochaine il sera de 20 ou 25 DA/sachet. Ce sont des sommes colossales que le Trésor public verse pour le soutien à la consommation du lait en sachet. Sur un autre chapitre, portant sur le lait cru, le président du comité a indiqué qu'il y a eu une augmentation de la production, cette année, par rapport à 2009. «Nous avons eu l'année passée à peu près 312 millions de litres. Aujourd'hui, nous sommes à 412 millions de litres. La tendance donc est à la hausse. A ce propos, M. Benchekour espère que les laiteries qui sont habituées à travailler qu'avec du lait en poudre intègrent le lait cru dans leur production. Il y aura d'autres mesures incitatives pour la collecte du lait cru, ça sera au niveau du collecteur et du transformateur.