Manque n La pénurie de lait refait surface. Pénurie de la poudre, dysfonctionnement entre les différents acteurs, sont autant d'explications données, mais qui ne parviennent toutefois pas à arranger la situation. Après une brève accalmie, la crise reprend et plusieurs wilayas du pays vivent une importante insuffisance de cette denrée fortement consommée par les Algériens. Ainsi plusieurs laiteries ont-elles dû arrêter la production temporairement faute de disponibilité de matière première. «Il n'y a pas de pénurie mais un dysfonctionnement des maillons de la filière», a déclaré hier, samedi, le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Rachid Benaïssa, au sujet de la pénurie de lait. Le premier responsable du secteur rassure une nouvelle fois que l'indisponibilité récurrente du lait ne se traduit pas par une pénurie mais par un dysfonctionnement entre transformateurs et distributeurs de ce produit. Cette situation intervient au moment où les différents acteurs de la filière sont en négociation pour mettre en place un nouveau dispositif qui «permettra à cette branche de se construire d'une manière durable et structurée», selon le ministre. «Nous sommes en train de mettre en place un nouveau dispositif, c'est donc une période de négociation entre les acteurs et c'est pour cela qu'il y a eu ce dysfonctionnement», ajoute-t-il. Ce dispositif sera connu, selon M. Benaïssa, lors d'une réunion prévue au début de la semaine prochaine. Le ministre a souligné également que «les acteurs, à travers le Conseil interprofessionnel du lait, devraient améliorer leurs relations en vue de créer les conditions d'un développement durable de la filière». Cependant, en attendant la mise en œuvre de ce dispositif, des centaines de consommateurs peinent à se procurer ce produit. Pointé du doigt par les transformateurs privés et publics, le directeur de l'Office national interprofessionnel du lait (Onil), Abdelhafidh Djellouli, a affirmé que l'office qu'il préside est à jour concernant l'approvisionnement des laiteries en poudre de lait. Selon lui, ce manque de lait en sachet est dû à «un phénomène de rétention et de spéculation» de certains acteurs. Ajouté à cela une perturbation au niveau des circuits de distribution, engendrée notamment par certaines laiteries qui approvisionnent des régions situées hors de leurs périmètres, explique M. Djellouli. Il est à rappeler à ce sujet que l'Algérie importe annuellement pour 3 milliards de dollars de poudre de lait que l'Onil distribue depuis la crise alimentaire mondiale en 2008 à travers un système de quotas. Il s'agit des quelque 126 laiteries qui ont signé des conventions avec l'Onil.