Trouver un moyen de transport pour rejoindre sa famille à la fin de la journée est devenu presque impossible pour les citoyens du village Iallalen, situé dans la commune de Aït Yahia Moussa, distant à une trentaine de km au sud du chef-lieu de la willaya de Tizi Ouzou. Ce problème est devenu, depuis un certain moment, un véritable calvaire au quotidien pour les habitants de ce village. En effet, les transporteurs, au nombre de 10 à 15 propriétaires de fourgon, et qui assurent la navette au entre ce village et la commune de Draâ Ben Khedda, ont brillé ces derniers jours par leurs absences répétitives de la station à chaque fin de journée. Constat fait sur place avant-hier à 17 heures : des dizaines de personnes entre travailleurs, étudiants et familles complètes, attendaient avec beaucoup d'inquiétude le retour d'un fourgon, pour espérer avoir une place parmi les 11 possibles. Ainsi, les citoyens qui exercent dans leur majorité dans la commune de DBK ou à Tizi Ouzou, du fait que leur commune, en l'occurrence Aït Yahia Moussa est considérée comme l'une des plus pauvres de la willaya de Tizi Ouzou, car aucune activité industrielle ou agricole n'est implantée dans cette localité, sont livrés à eux-mêmes. Les travailleurs, étudiants ou autres qui, en général achèvent leur journée à 17 heures, se trouvent confrontés chaque jour à ce problème. Une situation qui se termine à la tombée de la nuit. Ils doivent se rabattre sur les taxis clandestins et payer des sommes atteignant jusqu'à 800 DA. Selon les propos recueillis sur place, les citoyens estiment que ces transporteurs n'assument plus leurs responsabilités comme il se doit en travaillant jusqu'à l'heure qui permet aux habitants de rentrer chez eux. «Ils travaillent jusqu'à 15h ou 16h, et une fois leurs poches remplies, ils se baladent ailleurs, laissant travailleurs et familles à leur destin. C'est honteux», dénonce Amar N., un père de famille qui travaille à Tizi Ouzou. De son côté, Rabah, étudiant à l'université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou s'indigne du fait que «ces transporteurs privés font la chasse aux clients le matin et brillent par leur absence le soir». Face à cette situation qui ne pénalise que le simple citoyen, ces transporteurs ont été appelés à maintes reprises par le comité du village et les citoyens à s'organiser pour assurer au moins un service minimum tous les soirs, mais en vain. Privés de leur état, ils n'obéissent à aucune loi qui les oblige à assurer le service jusqu'à une heure précise. Le transport en commun qui cède à la loi de la jungle dans différentes localités de la wilaya connaît plusieurs perturbations, contrairement à ce qui se passe dans nos grandes villes où le transport géré et assuré par les pouvoirs publics, obéit à un programme spécifique et à des horaires bien étudiés, selon l'affluence des usagers. Il ne passe pas un jour sans signaler un manque dans telle ou telle région reculée. N'est-ce pas le moment pour les services concernés d'imposer aux transporteurs privés des localités lointaines un cahier des charges à respecter, si ce n'est d'instaurer une culture d'éthique professionnelle et de responsabilité pour ces soi-disant «directeurs locaux du transport ?»