Un groupe d'experts américains indépendants met en garde le président Barack Obama contre le coût élevé de la guerre en Afghanistan et estime qu'il devrait envisager le rapatriement d'une bonne partie des troupes américaines si la réévaluation de la situation prévue en décembre conclut que la stratégie actuelle ne marche pas. Ce groupe de 25 experts, dirigé par l'ancien secrétaire d'Etat adjoint Richard Armitage et l'ancien conseiller à la sécurité nationale Samuel Berger, dit apercevoir des «signes d'espoir» en Afghanistan, comme l'amélioration de l'entraînement des forces de sécurité, mais il estime par ailleurs que d'autres tendances sont moins encourageantes. Dans un rapport de 98 pages, ce groupe d'experts juge que les coûts élevés de la guerre doivent conduire les Etats-Unis à se demander s'il ne vaudrait pas mieux qu'ils «réduisent leurs ambitions et leur présence militaire en Afghanistan». «Nous avons bien conscience de la menace à laquelle nous sommes confrontés», disent ces experts, parrainés par le cercle de réflexion Council on Foreign Relations (CFR). «Mais nous avons aussi présents à l'esprit les coûts de la stratégie en cours. Nous ne pouvons accepter de tels coûts si la stratégie ne commence pas à porter ses fruits», lit-on dans le rapport. «Si la réévaluation de la stratégie américaine en Afghanistan prévue en décembre 2010 conclut que la stratégie actuelle ne marche pas, le groupe d'experts recommande que l'on s'achemine vers une mission réduite, avec des effectifs considérablement moindres», lit-on également. Les Américains disposent de près de 100 000 soldats en Afghanistan actuellement. Certains responsables de l'Administration américaine ont entrepris de relativiser l'objectif d'Obama qui consisterait à commencer à transférer aux forces afghanes à partir de juillet 2011 la responsabilité de la sécurité. Le secrétaire à la Défense, Robert Gates, et la secrétaire d'Etat Hillary Clinton ont déclaré cette semaine que le plan du président afghan Hamid Karzaï, prévoyant que les Afghans assument l'entière responsabilité de la sécurité dans leur pays à l'horizon 2014, était un objectif réaliste que l'Otan devait entériner lors de son sommet ce mois-ci.