«Nous remercions toutes les personnes et agents des divers services pour la bienséance et la bienveillance dont ils ont fait montre à notre égard», ont témoigné la plupart des hadjis interrogés sur le traitement qui leur a été réservé par les services des douanes, de police, de la protection civile, d'Air Algérie, de même que du personnel navigant de la compagnie aérienne d'Arabie Saoudite. «Le retour des hadjis, le 20 novembre, va être plus qu'éreintant, et les douaniers joueront un rôle prépondérant au vu du nombre de bagages que vont ramener les hadjis», précise Goumerass Dahmane, divisionnaire à l'aéroport international. «Plusieurs détecteurs et autres portillons sophistiqués sont installés aux fins d'interdire et saisir tous les produits et autres articles prohibés», affirme le divisionnaire concernant les retours, tout en mettant en valeur les facilités prévues par les textes en direction des hadjis. A propos des prestations dont ils ont bénéficié lors du départ, tous les hadjis algériens qui, selon des statistiques, sont considérés comme étant les plus vieux à se rendre aux Lieux saints de l'islam, étaient satisfaits. L'émotion était au rendez-vous, aussi bien chez les parents de ces derniers que chez les employés et autres agents. Aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur de l'enceinte aéroportuaire, les pleurs se mêlaient aux youyous. Voir leurs parents en partance vers une destination éreintante laissait apparaître de la peine sur les visages des milliers de femmes et d'hommes agglutinés en face de l'entrée. Une joie indescriptible se lisait également sur les visages des hadjis conscients de la valeur spirituelle du voyage qu'ils vont entreprendre. Gérer le flux des hadjis et maîtriser l'incessant mouvement inhérent à ce déplacement n'étaient pas chose facile pour les services des douanes mais également pour ceux de la police, de la protection civile et autres employés d'Air Algérie. «Une petite famille qui s'était unie comme les maillons d'une chaîne pour faciliter le voyage aux hadjis que nous considérons au même titre que nos propres parents, expliquait Mekhazni Mohamed, officier des douanes opérant au sein de l'ancien aéroport des dessertes intérieures du pays et qui était réservé exclusivement aux 51 vols prévus jusqu'à hier jeudi 11, et devant embarquer pas moins de 18 000 hadjis. A l'entrée de l'infrastructure, un dispositif draconien, mais laissant transparaître une certaine flexibilité pour quelques cas de figure, était mis en place par les services de sécurité confondus. Eviter toute saturation des différents espaces et parer à la confusion et à l'anarchie mais également sécuriser les hadjis et l'infrastructure, tels étaient les objectifs des policiers en faction à l'entrée qui ne permettaient l'accès qu'aux hadjis et exceptionnellement à une personne devant accompagner les hadjis âgés. «Durant les années précédentes et profitant de la confusion et de l'anarchie, des personnes malintentionnées ont pu accéder aux espaces voyageurs et s'emparer de bagages ou commettre des larcins, tels que des vols à la tire et autres», indique une source sécuritaire. Goumrass Dahmane, divisionnaire des douanes à l'aéroport international Houari Boumediene, nous a fait savoir que «toutes les conditions ont été réunies pour faciliter les formalités soumises aux hadjis». A l'intérieur des espaces sous douane, les formalités allaient bon train, et les hadjis étaient assistés, orientés et guidés par les agents d'Air Algérie, des douanes, des policiers et des éléments de la protection civile. Certains d'entre ces derniers accompagnaient les handicapés pour lesquels des chaises roulantes étaient réservées. «Chapeau bas aux douaniers, policiers ainsi que toutes les personnes qui nous ont assistés», a lancé avec émotion une vieille femme accompagnée de son époux. Un œil vigilant De leur côté et tout en ayant un œil vigilant, les éléments des divers services, retenus par leur noble mission, sacrifiant même la pause déjeuner, estimaient que les vœux exprimés à leur attention par les hadjis constituent la meilleure récompense. «Vous savez que les vieux hadjis sont victimes de bon nombre d'aléas, et nous sommes obligés de les assister et de les orienter du mieux que l'on peut», avait indiqué un agent d'Air Algérie qui rapporte «qu'un jour, un vieux hadji avait égaré son chèque de 22 millions de centimes exigé et obligatoire en pareille circonstance. Pour ne pas le priver de son pèlerinage, nous l'avons accompagné à la banque, laquelle a donné des garanties à la banque saoudienne qui, à son tour, a acquiescé à la demande». Au terme des formalités, des bonbons, des mouchoirs parfumés et autres dattes ont été servis à tous les hadjis. De leur côté, les douaniers effectuaient des contrôles très discrets concernant la circulation des devises et des changes. «2500 rials saoudiens sont accordés aux hadjis au titre de change, et ces derniers sont autorisés à emporter 3000 DA», a indiqué un douanier qui précisera que «toute somme excédentaire sera saisie au cas où elle ne serait pas déclarée. Dans le cas contraire, elle est mise en dépôt et remise à son propriétaire au retour». Des opérations en synergie Voir un douanier ou un policier ou tout autre élément des services embrasser ou souhaiter bon voyage aux hadjis est devenu un spectacle courant. Des scènes très émouvantes constatées à tout moment et qui démontrent le tempérament altruiste des algériens. Hormis l'omniprésence des services de police et des douanes en tenue à l'intérieur et à l'extérieur de l'enceinte aéroportuaire, des policiers en civil circulent également. Pour les douanes, des brigades ambulantes et aériennes sont actives. Ces dernières le seront davantage au moment du retour massif des hadjis. Les premières auront pour effet de «filtrer les passagers aux entrées et sorties», les secondes auront, entre autres missions, de «procéder aux contrôles des appareils avant et après leur atterrissage». Comme il est de coutume, tous les appareils devant effectuer un vol quelconque sont soumis à une inspection. Tous les coins et recoins sont passés au peigne fin par des équipes munies d'appareils spécifiques. Il faut savoir que ces deux services opèrent en totale synergie, échangeant des informations concernant toute tentative de personnes indélicates qui auraient l'intention de transgresser la réglementation ou la loi. C'est avec cet état d'esprit que bon nombre de voyageurs ont été arrêtés et leurs produits ou argent saisis. Il convient de dire que l'aéroport Houari Boumediene mérite d'être qualifié «d'aéroport le plus sécurisé du monde». Les multiples barrages dressés au niveau de toutes les issues donnant accès à cet aéroport et les fouilles au corps opérées sur les passagers à leur entrée à l'aéroport apportent la confirmation de cette réalité. Selon certaines sources, «pas moins de 600 policiers en tenue et en civil sont opérationnels et sont relayés toutes les huit heures». Même constat chez les douaniers.