La Journée mondiale des handicapés qui coïncide avec le 3 décembre de chaque année n'est pas fêtée par les handicapés algériens de la même manière que leurs semblables à travers le monde. En Algérie, il existe plusieurs associations qui défendent ou tentent de défendre les intérêts de cette frange qui vit en marge de la société. Pourtant, parmi cette catégorie de gens, nous trouvons des médecins, des avocats, des journalistes, des élus et autres hauts cadres placés ici et là dans les institutions de l'Etat. Malgré les efforts déployés par les autorités publiques à travers des plans et des lois offrant des opportunités de travail, d'insertion sociale et autres débouchés, il reste beaucoup à faire. Pour preuve, le calvaire que vivent les handicapés de la wilaya de Blida, dénoncé par Kharoubi Rabah, vice-président de l'Union des handicapés moteurs de cette wilaya, lors de sa visite à notre siège. «Malgré nos nombreuses requêtes pour offrir une formation à nos handicapés afin qu'ils puissent intégrer le monde du travail, nous ne voyons rien venir. Les locaux que la direction de wilaya de la formation professionnelle nous a octroyés pour monter un atelier d'apprentissage sont toujours occupés par des familles qui ont squatté les lieux depuis le début des années 2000». Documents à l'appui constitués de demandes d'audiences, de requêtes et de lettres ouvertes envoyées à différents services de l'Etat, M. Kharoubi a frappé à toutes les portes, en vain. Lui et le collectif de l'union ont même saisi le président de la République qui a eu l'amabilité de répondre à leur appel en ordonnant une enquête en bonne et due forme sur cette affaire. «Une enquête a été effectivement menée par les services de la direction de l'action sociale de la wilaya de Blida en coordination avec la wilaya. Mais aucune suite ne nous a été donnée, ce qui pénalise les handicapés de la région et les prive d'un atelier qui pourra leur ouvrir une porte pour décrocher un poste de travail et aspirer à vivre comme les autres personnes». «D'une superficie de 1 500 m2, ledit local, situé à Badaraki à la rue Cherchali Boualem à Boufarik, devait servir d'atelier d'apprentissage. Mais quatre familles en ont décidé autrement en prenant d'assaut les lieux, une situation qui dure depuis plus de dix ans», a rappelé M. Kharoubi, avant d'ajouter : «Nous ne voulons incriminer personne, nous demandons juste qu'on nous rende ce lieu qui nous appartient pour canaliser les jeunes handicapés qui se sentent complètement abandonnés. Par ennui et perte d'espoir, ils s'adonnent à la drogue et autres boissons nocives pour leur santé déjà fragile». M. Kharoubi espère que son cri de détresse sera entendu par les autorités concernées à la veille de cette symbolique journée.