Si vous passez par toutes les ruelles et places de la capitale, vous ne risquerez guère de rencontrer une dizaine de librairies. Celles-ci, qui autrefois, accueillaient un nombre considérable de lecteurs tous domaines confondus se voient aujourd'hui fermer progressivement et les lecteurs assidus devront prendre leur mal en patience. Il est vrai que l'information suscite de vives réactions sur Face book, depuis son annonce plus de 10000 personnes expriment leur dépit via le groupe, d'abord contre la fermeture de certaines librairies à Alger mais surtout par cette déperdition sans que les pouvoirs publics n'arrivent à prendre le taureau par les cornes. Ainsi " plusieurs librairies sont en voie de disparition à Alger avec un amer sentiment d'inachevé ", soulignent certains mordus de la lecture, lesquels devront se déplacer sur le centre ville et plus exactement du côté de la grande poste pour dénicher un livre à leur guise. Dans ce texte emprunt à la fois de tristesse, de tendresse et de révolte, ils évoquent les entraves à leur passe temps en tant que lecteurs. Indignés, d'autres ne manquent pas d'apostropher les responsables algériens à propos de l'absence d'espaces culturels dans les grandes artères du pays qui serait la conséquence de l'absence de vision politique dans la gestion culturelle et urbaine ainsi que le mépris de l'aspiration naturelle des citoyens à accéder à la liberté d'apprendre, de s'exprimer…ou de lire. La fermeture des librairies fait peur Entre consternation, dépit et colère, les réactions s'étalent sur une centaine de messages postés sur les différents sites. En effet, les Algérois ont accueilli avec tristesse et dégoût les fermetures de plusieurs librairies mythiques pour ne pas les citer, avant de se demander, pourquoi brade-t-on tout, dans ce pays ? Certains affirment que " La fermeture de ces librairies fait peur ". Ils évoquent avec mélancolie et amertume, leurs escapades dans ces " havres de lecture et de paix " dans leur jeunesse. En tout état de cause, il y a lieu de signaler que nous vivons dans un monde où tout devient un lointain souvenir, même une librairie à cause de l'amour de l' argent et le gain facile. Plus défaitiste, d'autres mordus de la lecture déclarent, " on ne peut plus rien faire, juste rester impuissants et assister une énième fois à la victoire de l'obscurantisme sur la clarté de la connaissance ". Il est en revanche, important de signaler que les différences qui peuvent exister entre les librairies algériennes et celles de l'Europe sur le plan technologique, est palpable et que cela doit être un des futurs chantiers des responsables concernés. À cet effet, il serait opportun de soutenir la librairie algérienne dans sa volonté de se moderniser en s'appuyant sur les opérations d'aide à la modernisation qui sont déjà mises en place. Il est vrai également que les librairies qui subsistent croulent pratiquement sous l'abondance des titres alors que d'un autre coté, c'est plutôt le manque de diversité qui est de rigueur. Mis à part ces différences de taille c'est le libraire qui est interpellé. Avec ses questionnements, sa remise en cause permanente, sa recherche de la perfection, sa fragilité, sa peur de l'avenir précaire du métier, sa volonté d'être un acteur de sa société, son espoir de vouloir changer les choses.